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LE DICTIONNAIRE DES SCIENCES  OCCULTES

 

D'après J.Collin de Plancy

1391 Articles

                                                             

 SABAOTH

Les archontiques, secte du deuxième siècle, faisaient de Sabaoth un ange douteux qui était pour quelque chose dans les affaires de ce monde. Les mêmes disaient que la femme était l'ouvrage de Satan, galanterie digne des hérétiques.

 SABBAT

Voir article.

 SABRA

Devineresse mise au nombre des sibylles. On croit que c'était celle de Cumes.

 SABÉISME

Culte que l'on rend aux éléments et aux astres, et qui, selon quelques-uns, est l'origine de l'astrologie judiciaire.

 SABIENUS

Dans la guerre de Sicile, entre César et Pompée, Sabiénus, commandant la flotte de César, ayant été pris, fut décapité par ordre de Pompée. Il demeura tout le jour sur le bord de la mer, sa tête ne tenant plus au corps que par un filet. Sur le soir, il pria qu'on fît venir Pompée ou quelqu'un des siens, parce qu'il arrivait des enfers, et qu'il avait des choses importantes à commu­niquer. Pompée envoya plusieurs de ses amis, auxquels Sabiénus déclara que la cause et le parti qu'ils servaient alors étaient agréables aux dieux des enfers, et que leur chef réussirait; qu'il avait ordre de le lui annoncer, et que, pour preuve de ce qu'il disait, il allait mourir aussitôt : ce qui eut lieu. Mais on ne voit pas que le parti de Pompée ait réussi, dans le sens naturel du mot.

 SABINS

Nom des astrologues turcs.

 SABLE

Les Madécasses n'entreprennent jamais la guerre sans consulter leurs augures : ceux-ci ont une petite calebasse remplie d'un sable qui ne se trouve qu'en cer­tains lieux; ils le répandent sur une planche et y marquent plusieurs figures. Ils prétendent connaître par là s'ils vaincront leurs ennemis.

 SACARAS

Singes du sixième ordre chez les Madécasses. Ils sont tous malfaisants.

 SAINT-ESPRIT

Le Saint-Esprit est la troisième Personne de la Trinité chrétienne, celle qui, de toutes les Trinités analogues, nous inté­resse le plus parce qu'elle domine le courant de civilisation judéo-chrétien qui est le nôtre. Dieu est Esprit et n'est que cela. Sous sa forme non manifestée, il ne correspond pour nous à rien de concevable ; sous son aspect manifesté, au contraire, il prend une triple forme, que nous devions progressivement explorer. Pendant l'ère juive (ère astrologique du Bélier), nous avons connu le Père. Il fut craint et respecté, nanti d'une autorité absolue, honoré par des sacrifices innombrables de boucs sur un autel cornu, choisit pour divulguer sa Loi, Moïse qu'on représente cornu. Puis l'ère du Bélier fit place à l'ère des Poissons. On cessa d'immoler des bêtes à cornes. Le Christ apparut, choisissant pour premiers disciples des pécheurs. Les premiers Chrétiens se reconnurent par le symbole des Poissons gravé maintes fois dans les Catacombes de Rome. Le Christ fut un Dieu humain, n'invoquant d'autorité que celle du coeur. Actuellement, l'ère des Poissons touche à sa fin : nous entrons dans l'ère du Verseau. Après le Père et le Fils, nous allons faire connaissance avec le Saint-Esprit.

Nous savons du Saint-Esprit ce que Jésus nous en a dit. Le Paraclet, ou Esprit Saint, rendra témoignage de Lui comme il a rendu témoignage de son. Père. Quand cet Esprit de vérité sera parmi nous, nous nous enseigne­rons les uns les autres et la science, premier pas vers la Connaissance, pourrait bien être le premier balbutiement de cet enseignement. Le symbolisme du Verseau et d'Uranus le fait penser... et la tournure des choses aussi. L'Esprit Saint n'a pas de visage. Il n'est jamais apparu que sous la forme aérienne de la colombe ou la forme immatérielle du Feu : c'est la subtilité même. Toutes choses cachées vont être révélées par ses soins C'est donc, grâce à son immatérielle présence, la fin de tous les mystères. N'est-il pas patent que, pour beaucoup de contemporains, la notion de mystère comme tel est déjà rangée au rang des souvenirs ?

La Religion du Saint-Esprit frappe à la porte depuis un grand moment. Mais une religion n'éclôt pas avant son temps. Il a fallu que le Christ vienne habiter le symbole de la croix et de la Vierge Marie, qui étaient honorés avant qu'il ne parût. Ce jour-là seulement, la croix supplanta le triangle de Jéhovah. Depuis mille ans, le culte de Dieu sans visage frappe à la porte. L'étoile à cinq branches est son emblème ; elle est d'argent en Islam, rouge en Russie et blanche en Amérique. Mais l'étoile d'or ne peut être habitée que par un état de fait et cet état de fait s'organise silencieusement et sûre-ment parmi nous.

A l'âge du Fils, la Loi autoritaire du Père apparut sous un jour si nou­veau que la vie chrétienne n'a plus guère de points communs avec la vie juive. A l'âge du Saint-Esprit, auquel nous parvenons à peine, la Loi humaine du Fils apparaît sous un jour si nouveau que la vie de demain ne s'organise même plus en regard de l'homme. Pourtant, Jésus s'est consacré à faire res­pecter la Loi de son Père comme les courants du Verseau oeuvrent à expli­citer la Loi du Christ. Mais de stade en stade, les Interdits tombent, et l'Es­prit Saint les fera tomber jusqu'au dernier. Est-ce à dire que la Religion du Saint-Esprit soit dépourvue de morale ? N'est-ce pas ce que les Juifs de la Synagogue ont reproché plusieurs fois à Jésus... En fait, l'Esprit de Vérité éclairera la Loi Universelle, celle à laquelle on ne désobéit pas tout comme on ne désobéit pas à la pesanteur. Mais cette Loi Naturelle suffit ; il suffit qu'elle soit révélée pour que les Interdits paraissent vides de sens, et tombent, afin que l'Esprit apparaisse dans toute sa gloire divine, afin que l'homme comprenne que l'unité du Monde n'est pas due aux liens qui l'enserrent, mais à la cohésion que lui donne l'universelle force d'Amour.

Les liens du dogme sont appelés à tomber parce que la Vie est un principe de cohésion qui se suffit à lui-même. Les rites eux-mêmes sont appe­lés à sortir de leur immobilité pour retourner à la vie. Mais de même que la Synagogue est restée debout à côté de l'Eglise ou du Temple, desservant toute une couche humaine qui avait besoin d'elle, l'Eglise et le Temple conti­nueront à desservir une couche d'humanité qui a formellement besoin d'une religion affective. Au surplus, l'Esprit Saint serait à l'étroit dans un Temple, alors que sa raison d'être est d'inonder.

La vie religieuse de demain atteindra les foules en plus d'un millénaire. Mais ceux qu'elle atteindra avant ce temps ne seront pas des êtres séparés du reste des humains. L'ascèse n'a plus de sens loin du monde puisque précisément c'est dans la vie que se trouve Dieu. Aucune Règle surajoutée à l'esclavage social ne peut rapprocher de l'Esprit, qui est au contraire Aisance et Ampleur. La Participation est la Grande Clef ; et, parce que Dieu est par-tout, le seul péché est de limiter sa participation. La limitation porte mille noms : le Moi, l'Angoisse, le Refus, la Rigueur, l'Interdit, le Retrait, l'Intolérance, le Pessimisme, la Sécurité..., alors que le Dieu de Vérité est Univer­salité, Joie, Acceptation, Vie, Liberté, Amour, Connaissance, Enthousiasme, Risque.

Pratiquement et pour replacer le Paraclet dans le cadre de l'Evolution occulte que poursuit notre civilisation depuis quatre mille ans, l'ère du Verseau ou âge du Saint-Esprit apparaît comme l'aboutissement logique d'un rythme millénaire, comme l'extrapolation légitime des indices psychosociologiques actuels enfin comme la conclusion normale des filiations symboliques les plus diverses, qu'on les considère à la lumière de la Tradition ou à la lumière de la pensée spéculative contemporaine.

 SAINT GERMAIN ( LE COMTE DE )

Cet extraordinaire personnage, qui parut en France au XVIIIe siècle à la cour de Louis XV et qui éblouit Paris, avait un passé et une origine soigneusement entourés de mystère. Certains le disaient d'origine hongroise, d'autres le croyaient fils naturel de Marie de Neubourg, veuve de Charles II d'Espagne, mais il est demeuré impossible de situer sa naissance et par conséquent son passé, puisque déjà à l'époque où il fréquentait la Cour de France, il dit lui-même avoir 125 ans à certains, et 3.000 ans à d'autres. A la vérité, ceci importe moins que de connaître sa vie et ses pouvoirs prodigieux. Enrichi d'une érudition telle qu'elle lui permettait d'aborder n'importe quel sujet de plain-pied, et d'en donner soit des détails précis soit des descriptions exactes, connais­sant aussi bien ce que nous nommons actuellement la science, que l'alchimie ; l'histoire de la musique ; avec cela beau et plein de charme, il fit retentir la Cour, puis tout Paris et enfin l'Europe de sa renommée qui était considérée comme un prodige. Il vivait dans une opulence telle qu'une énorme fortune n'y aurait pas suffi et possédait une collection de bijoux et de pierres de si grande beauté et en telle quantité qu'elle semblait illimitée. Avec cela, le comte de Saint-Germain parlait admirablement toutes les langues connues et il était en outre doué d'une extraordinaire confiance en lui, et d'une ai­sance absolue. Tout ceci déjà aurait largement suffi à le faire considérer comme un personnage extrêmement séduisant. On dit que Rameau, qui l'en-tendit au clavecin et au violon, en fut émerveillé, et que Latour et Van Loo, surpris de son talent de peintre et du rare éclat de ses couleurs, lui demandèrent en vain son secret. Il distribuait autour de lui des élixirs de santé, de beauté, des baumes et prétendait avoir le secret « d'arrêter l'usure du corps humain ». Cet être énigmatique intrigua toute son époque non seulement par le mystère de sa naissance, de sa vie brillante, de ses dons, par les souvenirs qu'il racontait avec des détails précis et dont certains se situaient au début de l'ère chrétienne, que parce qu'il ne touchait jamais à aucun plat et prétendait ne pas se nourrir, mais davantage encore par le pouvoir qu'il avait et reconnaissait de transmutation des métaux et des pierres précieuses. D'innombrables histoires circulaient à son sujet et certains prétendaient avoir assisté à des séances d'alchimie, où Saint-Germain transmua des pièces d'ar­gent en or. Rameau qui, au moment où il vint à Paris, était déjà fort âgé, prétendait l'avoir déjà rencontré en 1710 et que le comte de Saint-Germain avait à cette époque exactement le même aspect. Il fréquentait Casanova qui en parle dans ses Mémoires et laisse paraître qu'il le tenait pour un agent secret. Il est bien possible que ce grand Seigneur de l'occultisme, brillant et séducteur, alchimiste et d'une culture invraisemblable, ait utilisé aussi ses facultés sur d'autres plans. Il semble certain qu'il était Rose-Croix, et il paraît non moins certain qu'il fut en relation avec les Cours d'Allemagne, de Hollande, d'Autriche, de Russie, de Suède, d'Espagne et d'Angleterre. La maçonnerie préparait la Révolution et, bien que la loge des Rose-Croix fut monarchiste (et que Saint-Germain l'était lui-même puisqu'il tenta de prévenir Marie-Antoinette de ce qui l'attendait et lui donna des conseils précis pour tenter de l'éviter), il parait avoir joué aussi un rôle assez suspect en France, si bien qu'il fut dans l'obligation d'en partir. Il y reparut à des époques diverses, alors qu'il était considéré comme mort depuis 1783 ou 1784 à Ekrenforde ; en 1789, il apparut à Marie-Antoinette ainsi qu'à Madame d'Adhémar (à la même époque, il aurait apparu à Vienne), en 1790 et en 1815, le jour de l'assassinat de la reine.

A son apparition de 1789, en Autriche, après avoir disparu et reparu à plusieurs reprises, il prit congé de Graffer et du baron Linden, en lui disant : « Je vous quitte. Vous me verrez une fois encore. On a besoin de moi à Constantinople. Puis je vais en Angleterre pour préparer deux inventions que vous aurez au siècle prochain, les trains et les bateaux à vapeur. Les saisons changeront peu à peu, le printemps d'abord, puis l'été. C'est l'arrêt gradué du cycle. Je vois cela. Les astronomes et les météorologistes ne savent rien. Croyez-m'en : il faut étudier comme moi dans les pyramides. Je dispa­raîtrai de l'Europe vers la fin du siècle, et me rendrai dans la région des Himalayas. Je me reposerai... On me reverra dans quatre-vingt-cinq ans, jour pour jour. Adieu, je vous aime. » Au moment où il achevait de parler, un orage éclata, le baron Linden et Franz Graffer se retournèrent... Le comte de Saint-Germain avait disparu.

 SAINT MALACHIE

Evêque d'Arnagh, primat d'Irlande en1134, a parcouru l'Europe et fut un ami de saint Bernard. Il formula une prophétie sous forme d'une suite de devises latines concernant sucessive­ment cent onze papes. Jusqu'alors, à quelques rares exceptions, les rapports sont certains entre les distiques de saint Malachie et les papes qui se sont effectivement succédé au trône de saint Pierre.

 SAGITTAIRE

Le symbolisme du Sagittaire procède de l'aisance, de la majesté, de l'ouverture, de l'aspect double. C'est aussi l'éclipse et la défiance, mais c'est plus générale-ment la bienveillance organisatrice, la synthèse faite de haut. C'est encore l'indépendance et la trajectoire, le risque dans une joie sereine. C'est le spec-tacle plutôt que la scène, l'urbanité plutôt que la politesse, la loyauté par chevalerie. C'est le roi doublé du prêtre et triplé de l'Ardeur sans flamme. C'est le brasier. Correspondances : Chaleur, Sécheresse, Feu, Positivité, Masculinité, Beauté, Automne. Métal : l'étain. Minéraux : turquoise, escarboucle. Partie du corps : le foie et les cuisses. Planètes : domicile diurne de Jupiter. Mercure s'y trouve en exil.

 SAKIMOUNI

Génie ou dieu, dont les légendes des Kalmouks racontent qu'il habitait le corps d'un lièvre ; il rencontra un homme qui mourait de faim, il se laissa prendre pour satisfaire l'appétit de ce malheureux. L'esprit de la terre, satisfait de cette belle action, plaça aussitôt l'âme de ce lièvre dans la lune, où les Kalmouks prétendent la découvrir encore.

 SALAMANDRES

Selon les cabalistes, ce sont des esprits élémentaires, composés des plus subtiles parties du feu , qu'ils habitent. « Les salamandres, habitants enflammés de la région du feu, servent les sages, dit l'abbé de Villars; mais ils ne cherchent pas leur compagnie: leurs filles et leurs femmes se font voir rarement. De tous les hôtes des éléments, les salamandres sont ceux qui vi­vent le plus longtemps. » Les historiens disent que Romulus était fils de Mars. Les esprits forts ajoutent : c'est une fable ; les démonomanes disent : il était fils d'un incube. Nous qui connaissons la nature, poursuit le même auteur, nous savons que ce Mars prétendu était un salamandre. Il y a un animal amphibie, de la classe des reptiles et du genre des lézards, qu'on nomme la salamandre. Sa peau est noire, parsemée de taches jaunes, sans écail­les et presque toujours enduite d'une matiè­re visqueuse qui en suinte continuellement. La salamandre ressemble, pour la forme, à un lézard. Les anciens croyaient que cet ani­mal vivait dans le feu. « La Salamandre loge dans la terre, dit Bergerac, qui est tou­jours farceur, sous des montagnes de bitu­me allumé, comme l'Etna, le Vésuve et le cap Rouge. Elle sue de l'huile bouillante et crache de l'eau-forte, quand elle s'échauffe ou qu'elle se bat. Avec le corps de cet ani­mal, on n'a que faire de feu dans une cui­sine. Pendu à la crémaillère, il fait bouillir et rôtir tout ce que l'on met devant la che­minée. Ses yeux éclairent la nuit comme de petits soleils ; et, placés dans une chambre obscure, ils y font l'effet d'une lampe perpétuelle... »

 SALIÈRE

Le sel, chez les anciens, était consacré à la sagesse; aussi n'oubliait–on jamais la salière dans les repas. Si l'on ne songeait pas à la servir, cet oubli était re­gardé comme un mauvais présage. Il était aussi regardé comme le symbole de l'amitié ; les amis avaient coutume de s'en servir an commencement des repas, et si quelqu'un en répandait, c'était le signe de quelque brouillerie future. Aujourd'hui c'est encore un très-mauvais augure pour les personnes superstitieuses, lorsque les salières se ren­versent sur la table.

 SALISATEURS

Devins du moyen âge, qui formaient leurs prédictions sur le mouvement du premier membre de leur corps qui venait à se remuer, et en tiraient de bons ou mauvais présages.

 SALIVE

Pline le Naturaliste rapporte, comme un ancien usage, celui de porter avec le doigt un peu de salive derrière l'oreille, pour bannir les soucis et les inquiétudes. Mais ce n'est pas là toute la vertu de la salive; elle tue les aspics et les serpents, les vipères et les autres reptiles venimeux. Albert le Grand dit qu'il faut qu'elle soit d'un homme à jeun et qui ait demeuré longtemps sans boire. Figuier assure qu'il a tué plusieurs serpents d'un petit coup de bâton mouillé de sa salive. M. Salgues ajoute qu'il est possible de tuer les vipères avec un peu de salive, mais qu'il est à propos que le coup de bâton qui l'accompagne soit suffisant. Ce qui est certain, c'est que Redi a voulu vérifier les témoignages d'Aristote, de Galien, de Lucrèce, etc. Il s'est amusé à cracher, à jeun, sur une multitude de vipères que le grand duc de Toscane avait fait rassembler; mais, à la grande confusion de l'antiquité, les vipères ne sont pas mortes.

 SALOMON

Les philosophes, les botanistes, les devins, et les astrologues orientaux regardent Salomon ou Soliman comme leur patron. Selon eux, Dieu, lui ayant donné sa sagesse, lui avait communiqué en même temps toutes les connaissances naturelles et surnaturelles; et entre ces dernières, la science la plus sublime et la plus utile, celle d'évoquer les esprits et les génies et de leur commander. Salomon avait, disent-ils, un anneau chargé d'un talisman qui lui donnait un pouvoir absolu sur ces êtres intermédiaires entre Dieu et l'homme. Cet anneau existe encore; il est renfermé dans le tombeau de Salomon, et quiconque le posséderait, deviendrait le mettre du monde ; mais on ne sait où trouver ce tombeau.

 SANGLIER

Cet animal représente l'Hiver féroce qui tua Adonis. Il représente encore l'Hiver qui laboure et renverse tout ce qui se trouve sur son passage. Il était dédié à Diane qui l'utilisa pour anéantir une fête à laquelle elle n'était pas conviée. Les Gorgones ont une corne de sanglier sur la tête. En un mot, le symbolisme du sanglier est de pure destruction.

 SAPHIR

Gemme dédiée à Jupiter et qui symbolise la foi non seulement sous son aspect contemplatif, mais aussi actif. Cette pierre est considérée comme ayant la vertu de guérir les maux d'yeux, d'apporter la joie, la vitalité, d'éclaircir la vue, d'amener l'âme qui est troublée à la joie divine, de dissiper les tourments. Elle agit favorablement sur le foie, les poumons, les artères, d'après la tradition géomantico-astrologique, et plus spé­cialement si elle est sertie dans du bronze. Cela s'explique par le fait que le bronze, comme le saphir, est dédié à Jupiter.

D'ailleurs, c'est le mythe jupitérien qui fait le fonds commun des dif­férentes vertus énumérées ci-dessus : maladies de foie, joie de vivre, équili­bre et clairvoyance, vitalité, tendance à l'hypertension, etc. Dans la mesure où l'on admet la méthode des signatures, on comprend qu'un principe jupitérien ait une action sur les troubles corporels et psychiques relevant de cette signature. Dès lors, il faut tenir compte des précisions thérapeutiques apportées par les recherches plus récentes sur la tradition, et dire que le saphir foncé seul possède les propriétés susdites. Le saphir clair, au contraire, procède d'un symbolisme vénusien et tous les saphirs en général ont la signature du Verseau. Le saphir foncé serti de bronze, au contraire ou en plus est apparenté au Taureau. Ce sont des symboliques proches.

 SAPONDOMAD

Génie sous la protection duquel est la terre, et qui, selon les guèbres, fait des souhaits pour celui qui la cultive, et des imprécations contre celui qui la néglige.

 SARE ( MARGUERITE )

Prévenue de sorcellerie à seize ans, elle mourut en prison à Bordeaux, où elle avait été renfermée pour avoir fait un pacte avec le diable. Vers l'an 1600.

 SATAN

Autre nom de Lucifer ( voir ce mot ).

 SATURNE

Ce terme qui désigne une planète, sert à définir analogiquement un processus et un pôle directeur de tout élément relevant de ce processus. Le processus saturnien est caractérisé par une sécheresse, une concentration cristallisante tout à fait typique. Soumis à la fatalité, il est inclus dans la notion de temps au sens de vieillissement, durcissement et mort. Il est à la fois conservation et usure. Saturne, ou Chronos, dans la mythologie, est le pouvoir dévorant et infini du temps. On lui prête un aspect rigide et un caractère impitoyable et rigoureux. Ces éléments contribuent à faire considérer que la notion de processus saturnien s'applique par exemple au phénomène de la sclérose, à l'impitoyable et fatal tic-tac de l'horloge, à la rigueur de l'analyse scientifique, à la profondeur des abîmes obscurs, à l'étroitesse d'esprit et au systématisme du vieillard. En un mot, le symbole Saturne s'applique à tout ce qui est fatalité, ossature, rigueur, enchaînement sans rémission des causes et des effets.

Il y a, dans le détail, des correspondances consacrées. L'astrologie a, par exemple, fixé les attributs classiques du symbole saturnien : froid, sécheresse, terre, masculinité, etc...

 SATURNE ( MONT DE  )

En chirologie, on appelle ainsi l'éminence qui se trouve à la base du médius. La tradition enseigne que ce Mont, traversé par la ligne de chance, assure une vie heureuse, à moins que cette ligne pénètre dans le médius. Il n'en est rien. Ce Mont, traversé d'une petite ligne longitudinale provenant de la ligne de coeur (cette ligne désignant le point de repère de trente ans), portera des signes interprétables par rapport à ce repère et correspondant à cette période de la vie.

 SAUBADINE DE SUBIETTE

Mère de Marie de Naguille, sorcière, que sa fille accusa de l'avoir menée au sabbat plusieurs fois.

 SAUSINE

Sorcière et prêtresse du sabbat. Elle est très considérée des chefs de l'empire infernal. C'est la première des femmes de Satan. On l'a vue souvent dans les assemblées qui se tenaient au pays de Labour.

 SAVON

Dans l'île de Candie et dans la plupart des îles de la Turquie et de la Grèce, on évite d'offrir du savon à quelqu'un. On craindrait par là d'effacer l'amitié.

 SCANDINAVES

Alfader est le plus an­cien des dieux dans la Théogonie des Scandinaves. L'Edda lui donna douze noms ; premièrement Alfader ( père de tout) ; deuxièmement Héréon (seigneur ou plutôt guerrier); troisièmement Nikar (le sourcilleux) lorsqu'il est mécontent ; quatrièmement Nikuder ( dieu de la mer) ; cinquièmement Fiolner ( savant universel ) ; sixièmement Orne (le bruyant ); septièmement Bifid (l'agile) ; huitièmement Vidrer (le magnifique); neuvièmement Svidrer ( l'exterminateur) dixièmement Svider ( l'incendiaire ) ; onziè­mement Oské ( celui qui choisit les morts) ; douzièmement Falker ( l'heureux) ; Alfader est le nom que l'Edda emploie le plus souvent.

 SCEAU DE SALOMON

Figure formée de deux triangles composant un hexagramme étoilé. La tradition juive, d'une part, et la tradi­tion alchimique, d'autre part, accordent des sens spéciaux à chacun des deux triangles, font de l'hexagramme de Salomon une image du monde, image à sens multiples, valable sur le plan physique, moral et spirituel. On peut lire mille choses sur l'hexagramme de Salomon ; en fait, tout ce qu'on en dit revient aux considérations de base suivantes:

1 °) Le triangle ayant la signification symbolique que l'on sait, le triangle blanc, à base inférieure, symbolise Dieu ou les forces d'évolution.

2 °) Le trian­gle noir, parce qu'il est à la fois son opposé et son complément par rapport au nombre six, prend les sens inverses et complémentaires (involution, humanité, forces terrestres).

3 °) Le sceau de Salomon inscriptible dans un hexagone participe de toutes les propriétés de cette figure (égalité du côté et du rayon du cercle cir­conscrit, etc...) et de celles du nombre six. En outre, il y ajoute la particularité d'avoir ses branches coupées en trois parties égales ce qui est un aspect de la division ternaire si caractéristique de la pensée kabbalistique.

4 °) Les couleurs blanche et noire attribuées aux deux triangles composant l'hexagramme apportent avec elles tout le symbolisme supplémentaire du noir et du blanc.

En résumé, le Sceau de Salomon est l'idéogramme-type du stade ternaire. Il symbolise, en effet, tous les aspects des combinaisons possibles du binaire et du ternaire. Prendre garde qu'il n'a rien de commun avec l'hexenaire, sinon par ses résultantes : son principe est lié au ternaire.

 SCIOMANCIE

Divination qui consistait à évoquer les âmes des morts pour les interroger sur l'avenir.

 SCHADA-SCHIVAOUN

Génies indiens qui régissent le monde. Ils ont des femmes mais ce ne sont que des attributs personnifiés. La principale se nomme Houmani c'est elle qui gouverne le ciel et la région des astres.

 SCHAMANS

Sorciers de la Sibérie, qui font des conjurations pour retrouver une vache perdue, pour guérir une maladie, et qui invoquent les esprits en faveur d'une entreprise ou d'un voyage. Ils sont très redoutés.

 SCHOUMNUS

Fées malfaisantes très redoutées des Kalmouks ; elles se nourrissent de sang et de la chair des humains, prennent souvent la forme de femmes charmantes ; mais un air sinistre, un regard perfide, dévoilent leur âme infernale. Quatre dents de san­glier sortent ordinairement de leur bouche, qui se prolonge quelquefois en trompe d'éléphant.

 SCIAMANCIE

Divination qui consiste à évoquer les ombres des morts, pour apprendre les choses futures. Elle différait de la nécromancie et de la psychornancie, en ce que ce n'était ni l'âme ni le corps du défunt qui paraissait, mais seulement un simulacre.

 SCIENCES OCCULTES

Ou sciences secrè­tes. On donne ce nom à la magie, à la théurgie, au plus grand nombre des divinations, a la jurisprudence des pactes, à l'art notoire, à l'art des talismans, aux pratiques des grimoires, aux secrets et aux combinaisons des sorciers, aux procédés qui évoquent, dirigent ou renvoient les démons et les esprits ; etc., etc., etc.

 SCIMASAR

Une des douze espèces d'au­gures que Michel Scot distingue dans son traité de la physionomie. Il l'appelle Scima­sar Nova. Lorsque vous voyez, dit-il, un homme ou un oiseau derrière vous, qui vous joint et vous passe, s'il passe à votre droite, c'est bon augure, et mauvais s'il passe à votre gauche.

 SCIOPODES

Peuples fabuleux de l'Ethiopie, dont parle Pline, lesquels, n'ayant qu'un pied, s'en servaient pour se mettre à l'ombre du soleil, en se couchant par terre, et levant leur pied en l'air.

 SCOPELISME

Sorte de maléfice qu'on donnait par le moyen de quelques pierres charmées. On jetait une ou plusieurs pier­res ensorcelées dans un jardin ou dans un champ : la personne qui les découvrait ou y trébuchait, en recevait le maléfice, qui faisait parfois mourir.

 SCORPION

Les Persans croient que, par le moyen de certaines pierres merveilleuses, on peut ôter le venin aux scorpions, qui se trouvent chez eux en grand nombre.

Frey assure qu'il n'y a jamais eu ni de serpents ni de scorpions dans la ville de Harnps, à cause de la figure d'un scorpion gravée sur un talisman dans les murailles de cette ville.

 SCORPION ( SIGNE DU )

Le symbo­lisme du Scorpion procède du secret, de la fécondité, de la curiosité et de l'agressivité. C'est la recherche critique et les vues larges plus que cons­tructives. C'est le détour à l'abri des regards. C'est l'auto-destruction. C'est la réclusion vivante de la graine en attendant le printemps. C'est l'opiniâtreté et l'activité silencieuse mais intense. C'est la fécondation et c'est aussi la lutte pour la lutte. C'est l'aspect occulte de la force vive. Correspondances : Froid, Humidité, Eau, Nuit, Obéissance, Reptation et Reptiles. Partie du corps : organes génitaux externes. Métal : fer. Minéraux : topaze, hématite, sinabre, aimant. Planètes : domicile nocturne de Mars. Vénus y est en exil ainsi que Proserpine ; la Lune y est en chute.

 SCYLLA

Nymphe dont Glaucus fut épris. N'ayant pu la rendre sensible, il eut recours à Circé, qui jeta un charme dans la fontaine où Scylla avait coutume de se bai­gner. A peine y fut-elle entrée, qu'elle se vit changée en un monstre qui avait douze grif­fes, six gueules et six têtes, une meute de chiens lui sortait de la ceinture. Effrayée d'elle-même, Scylla se jeta dans la mer à l'endroit où est le détroit qui porte son nom.

 SEBHIL ou SEBHAEL

Génie qui, selon les musulmans, tient les livres où sont écrites les bonnes et mauvaises actions des hommes.

 SECRETAIN (FRANÇOISE)

Sorcière qui fut brûlée à Saint-Claude, en Franche-Comté, sous Boguet. Elle avoua qu'elle avait vu le diable, tantôt en forme de chien, tantôt en forme de chat, tantôt en forme de poule. Elle le vit aussi sous les traits peu agréables d'un grand cadavre     

 SEGJIN

Septième partie de l'enfer chez les mahométans. On y jette les âmes des im­pies, sous un arbre noir et ténébreux, où l'on ne voit jamais aucune lumière : ce qui n'est pas gai.

 SEIDR

Mythologie nordique, "Magie" : Rituel de magie et d'oracles, à la fois bénéfique et maléfique. Ce sont les Vanes qui firent connaître le Seidr aux Ases par Freyja qui en ait la maîtresse. A savoir que les légendes parlent de la féminisation qu'apportent le Seidr, même pour les hommes !

Le Seidr et lié aux Esprits des Eléments, les Vardlokur, auxquels il puise son pouvoir afin de les contrôler par leurs invocations ou leurs conjurations.

 SEIDUR

Magie noire chez les Islandais.

 SEINGS

Divination à l'aide des seings adressée par Mélampus au roi Ptolémée. — Un seing ou grain de beauté, au front de l'homme ou de la femme, promet des richesses. Un seing auprès des sourcils d'une femme la rend à la fois bonne et belle : auprès des sourcils d'un homme, un seing le rend riche et beau. Un seing dans les sourcils promet à l'homme cinq femmes, et à la femme cinq maris. Celui qui porte un seing à la joue, deviendra opulent. Un seing à la langue promet le bonheur en ménage. Un seing aux lèvres indique la gourmandise. Un seing au menton annonce des trésors. Un seing aux oreilles donne une bonne réputation. Un seing au cou promet une grande fortune, mais pourtant celui qui porte un seing derrière le cou pourrait bien être décapité. Un seing aux reins caractérise un pauvre gueux. Un seing aux épaules annonce une captivité. Un seing à la poitrine ne donne pas de gran­des richesses. Celui qui porte un seing sur le coeur est quelquefois méchant. Celui qui porte un seing au ventre aime la bonne chère. Ceux qui ont un seing aux mains auront beaucoup d'enfants.

 SEL

Le sel, dit Boguet, est un antidote souverain contre la puissance de l'enfer. Le diable a tellement le sel en haine, qu'on ne mange rien de salé au sabbat. Un Italien, se trouvant par hasard à cette assemblée pendable, demanda du sel avec tant d'importu­nité, que le diable fut contraint d'en faire servir. Sur quoi l'Italien s'écria que Dieu soit béni, puisqu'il m'envoie ce sel ! et tout délo­gea à l'instant. Quand du sel se répand sur la table, mauvais présage que l'on conjure en prenant une pincée du sel répandu, et le jetant derrière soi avec la main droite par dessus l'épaule gauche. Les Écossais attri­buent une vertu extraordinaire à l'eau satu­rée de sel ; les habitants des Hébrides et des Orcades n'oublient jamais de placer un vase rempli d'eau et de sel sur la poitrine des morts, afin, disent-ils, de chasser les esprits infernaux. Le sel est le symbole de l'éternité et de la sagesse, parce qu'il ne se corrompt point.

 SERMONS

Le diable, qui affecte de singer tous les usages de l'Eglise, fait faire au sabbat des sermons auxquels doivent assister tous les sorciers. Asmodée est son prédicateur ordinaire; et plusieurs sorcières ont rapporté lui avoir entendu prêcher des abo­minations.

 SEROSCH

Génie de la terre chez les Parsis. Il préserve l'homme des embûches du diable.

 SEPHITOH

Selon la Kabbale, la substance divine s'exprime tout entière par les dix séphiroths ou attributs divins. Chacun d'eux correspond par surcroît à une partie du corps, à une planète, etc... L'arbre des dix Séphiroths est à la base de toutes les spéculations kabbalistiques.

 SAMAEL

Le serpent noir de Pensylvanie a lu pouvoir de charmer ou de fasciner les oi­seaux et les écureuils : s'il est couché sous un arbre et qu'il fixe ses regards sur l'oiseau ou l'écureuil qui se trouve au-dessus de lui , il le force à descendre et à se jeter directement dans sa gueule. Cette opinion est justes ment très accréditée, et ceux qui la nient parce qu'elle tient du merveilleux ne connaissent pas les effets de la fascination natu­relle. Il y a dans les royaumes de Juida et d'Ardra, en Afrique, des serpents très doux, très familiers, et qui n'ont aucun venin ; ils font une guerre continuelle aux serpents venimeux : voilà sans doute l'origine du culte qu'on commença et qu'on a continué de leur rendre dans ces contrées. Un marchand anglais, ayant trouvé un de ces ser­pents dans son magasin, le tua, et, n'imaginant pas avoir commis une action abominable, le jeta devant sa porté. Quelques femmes passèrent, poussèrent des cris af­freux, et coururent répandre dans le canton la nouvelle de ce sacrilége. Une grande fureur s'empara des esprits; on massacra les Anglais; on mit le feu à leurs comptoirs, et leurs marchandises furent consumées par les flammes. Il y a encore des chimistes qui soutiennent que le serpent, en muant et en se dépouillant de sa peau, rajeunit, croît, acquiert de nouvelles forces et qu'il ne meurt que par des accidents, et jamais de mort naturelle. On ne peut pas prouver par des expériences la fausseté de cette opi­nion ; car si l'on nourrissait un serpent et qu'il vînt à mourir, les partisans de son espèce d'immortalité diraient qu'il est mort de chagrin de n'avoir pas sa liberté, ou parce que la nourriture qu'on lui donnait ne convenait point à son tempérament.

On dit qu'Ajax, roi des Locriens, avait apprivoisé un serpent de quinze pieds de long qui le suivait comme un chien et venait manger à table.

 SEPTEMBRE

Ce mois est consacré à Vulcain. On trouve d'ailleurs dans l'histoire de ce Dieu que les Grecs appellent Héphaïstos, toutes sortes d'éléments automnaux : Dieu de la chaleur, on le représente près d'un feu ayant à ses côtés Vesta tenant un pain, fruit des moissons terminées. Héphaïstos, avec l'aide des Silènes et des Satyres, avait forgé les foudres de Zeus pour les orages de septembre, le char ailé l'Hélio, la faucille de Demeter, attribut des moissons et l'équipement de chasse d'Adonis, la chasse étant par nature pratiquée après la rentrée des récoltes.

 SERPENT

Les jeunes filles de la Côte des Esclaves, destinées à devenir prêtresses doivent, entre autres rites, passer une heure dans un caveau très voûté et sous terre, en compagnie de deux ou trois serpents qui les épousent par commission, après quoi, elles sont rappelées sous le nom de « femmes du grand serpent » qu'elles continuent de porter toute leur vie. Dans ce rite, on voit le serpent dans son rôle d'époux sacré, c'est-à-dire la forme sublimée de la sexualité. Mais, dans d'autres légendes, prati­ques ou mythes, il apparaît dans des rôles dérivés qui dépendent du degré d'évolution des peuples ou civilisations qui en emploient le symbole.

Que le serpent soit d'abord un symbole phallique, c'est évident. La Tra­dition le fait pressentir, le mythe du serpent du Paradis terrestre le laisse transparaître. La tradition hindoue le dit explicitement. Mais il est inté­ressant de suivre la filiation des sens différents du serpent à partir de cette valeur initiale que la psychanalyse confirme d'une manière expérimentale. Le serpent Ouroboros est une autre forme de la Mulaprakriti, qui entoure le Koïlon, le monde ; c'est le fluide universel. Mais sur le plan de la vie, le serpent devient à la fois le principe divin de la vie, qu'on appelle élan vital, libido, ou de tout autre nom, et témoignage de ce principe divin. A ce titre, il est le serpent en lequel s'est transformé le bâton de Moïse pour témoigner de la présence de l'Eternel aux jours du Pharaon. C'est aussi le serpent d'airain que Moïse élève au désert, bien qu'en un autre sens.

Du principe, le serpent passe sur le plan manifesté. La libido passe par la phase de la vie sexuelle ; puis, inondant la Vie Humaine de son prin­cipe central, elle parcourt les étapes que l'Inde assigne au serpent Kundalini. D'abord enroulé derrière le pubis, Kundalini va, en se développant, vitaliser et consciencialiser tous les shakras, jusqu'à donner la Sagesse Suprême et l'Union en Dieu. Au cours de cette aventure, la force primordiale va être l'occasion de bien des échecs, à telle enseigne que bien peu nombreux sont ceux chez qui la sublimation s'opère jusqu'au bout ou même en partie. Le premier écueil que rencontre l'homme est celui de la rupture nécessaire avec le plan animal. Le serpent, symbole sexuel, devient le tentateur, qui veut inciter l'homme au péché de la chair pour le tenir à sa merci en l'em­pêchant d'accéder à la Connaissance de Dieu. Précisons que ce sens est faux. S'il a été toléré en fait, favorisé même par certaines exégèses orales de l'His­toire Sainte, c'est parce que l'obsession sexuelle a ravalé le symbole judéo-chrétien au niveau des clefs des songes pour concierges. La tentation est bien opérée par le serpent, mais à un tout autre étage, et la Bible l'exprime explicitement. L'enjeu de la tentation est l'arbre qui se trouve au milieu du jardin où coulent quatre fleuves. Ce point central érigé dans l'espace à l'in­tersection d'une croix, c'est l'Esprit. C'est une tenta­tion parce que le serpent (Satan, dans cette tradition) ne propose pas à Adam (par Eve) de manger l'arbre, mais ses fruits.

La grande tentation est en effet de ne pas aimer l'action pour elle-même, mais pour ses fruits (le désintéressement des fruits de l'action du Bhagavat Gita), de ne pas aimer l'esprit des choses pour lui-même, mais d'aimer les choses pour soi. Cet intérêt aux choses porte un autre nom : c'est l'intérêt intellectuel, la trahison de la lettre, l'esprit d'analyse et non l'amour de l'esprit. L'esprit d'analyse et son cercle vicieux est d'ailleurs représenté par l'image stérile du serpent se mordant la queue. Le cycle vain est le péché majeur à ce niveau ; il engendre l'orgueil qui en est la traduc­tion en termes de morale. Au contraire, le serpent spiral du caducée a le sens d'une évolution dénouée. Par incidence, signalons que le serpent mani­festé est un symbole masculin et viril ; en voie d'évolution, il est au contraire féminin (la Kundalini). Le serpent unique du Caducée correspond à la tresse de cheveux de femmes qui s'enroule autour du Calumet de la Paix.

Le double serpent est enroulé en huit, symbole de l'Infini ; les têtes sont au niveau des ailes du caducée. La Réalisation fait de la Force primordiale, un lieu de passage à travers le plan de l'homme. A un autre point de vue, Mercure est le déplacement, qui implique le Temps. Et le temps, donc le vieillissement, est la condition inéluctable du progrès de Kundalini. Une des formes de la tentation est de vouloir l'éternité du moi incompatible avec le progrès et apparentée au cycle stérile du mental analytique sans fin. Cette tentation du temps est symbolisée par la très belle légende gréco-latine du serpent rachetant à l'âne la vie éternelle contre une gorgée d'eau.

 SERVIUS-TULLIUS

Leloyer et d'autres prétendent que le roi de Rome, Servius, était fils d'un démon. Les cabalistes soutiennent de leur côté qu'il fut fils d'un salamandre.

 SETHIENS ou SETHITES

Hérétiques du IIe siècle, qui honoraient particulièrement le patriarche Seth, fils d'Adam. Ils disaient que deux anges avaient créé Caïn et Abel, et débitaient beaucoup d'autres rêveries. Selon ces hérétiques, Jésus-Christ n'était autre que Seth, venu au monde une seconde fois. Ils forgèrent des livres sous le nom de Seth et des autres patriarches.

 SETHUS

Il y avait à la suite de l'empereur Manuel un magicien, nommé Séthus, qui rendit une fille éprise de lui par le moyen d'une pêche qu'il lui donna, à ce que conte Nicétas.

 SHAKRAS

A côté des centres nerveux que ne méconnaissent nullement les anatomistes hindous, se situent des centres fluidiques ayant de fonctions assez difficiles à définir selon le vocabulaire de la science occidentale. Reliés par le système canaliculaire des naadis, les shakras sont ac nombre de six. Les deux premiers occupent le petit bassin et la région sacrée le troisième la région ombilicale, le quatrième la région du coeur, le cinquième la région supérieure du cerveau, le sixième la région frontale. Résumer cette importante question est impensable en quelques pages (on trouvera un exposé succinct mais valable dans l'opuscule de Marquès-Rivière : Le Yoga Tantrique). La connaissance que l'homme peut prendre de ses shakras et les pra­tiques physiques qui lui permettent de diriger la circulation fluidique dans les naadis constituent le but et le moyen du progrès psychique (du moins selon cette voie) et aussi de la médecine hindoue. Quant aux notions que l'homme est appelé à découvrir en acquérant cette connaissance, elles ne peu-vent être exprimées que par des idéogrammes ou des analogies. De sorte que les lotus surchargés de signes et de subtilités représentant les shakras sur les schémas anatomiques hindous sont des rébus pour les profanes. Entre les mains des vulgarisateurs, ils deviennent des occasions de comique par l'absurde.

Ce que la métapsychique nous a déjà enseigné démontre clairement presque visuellement l'existence de centres fluidiques. Comme les opérateurs et expérimentateurs occidentaux ont une formation essentiellement mé­dicale, ils ont le plus souvent reporté ces centres aux plexus du système neuro-végétatif. Or, si certains de ces centres sont bien effectivement dans le voisinage des plexus, tous ne le sont pas. En vertu de considérations de cet ordre et aussi de considérations touchant l'objectivation systématique par la culture psychique, on doit admettre que l'homme, indépendamment de ses multiples systèmes connus (réseaux glandulaire, sanguin, lymphatique, cérébro-spinal, sympathique et parasympathique, etc.), possède un réseau fluidique jalonné de centres émetteurs et récepteurs. Rappelons que cette anatomie invisible fait en partie la base des corrélations utilisées par l'acupuncture.

 SHAMAVEDAM

L'un des quatre livres sacrés des Indiens. C'est celui qui contient la science des augures et des divinations.

 SHOUPELTINS

Les habitants des îles Schetland appelaient ainsi des tritons ou hommes marins, dont les anciennes traditions et la superstition populaire ont peuplé les mers du Nord.

 SIBYLLES

C'est avec Héraclite et Pindare qu'est né le culte des Sibylles. La Tradition rapporte que la naissance de ce culte correspon­dait à une réaction contre les prêtres d'Apollon, qui étaient devenus doctoraux. La première Sibylle inspirée des Dieux, dont la légende nous rapporte le souvenir, semble être Cassandre. On situe sa vie au IV° siècle avant Jésus-Christ. La sibylle de Cumes, Saba, avait, selon la légende, apporté au roi des livres d'oracles qu'elle avait notés étant inspirée par les Dieux. Elle les aurait vendus à Tarquin qui fonda plus tard des collèges destinés à les conserver au Capitole. Ces livres étaient tenus en grande considération par le Sénat qui y avait recours chaque fois qu'une décision importante devait être prise. La Tradition rapporte que la célèbre Sibylle de Cume ayant reçu d'Apollon le don de vivre autant d'années que sa main pouvait contenir de grains de sable, devint si vieille et si décharnée, qu'il ne lui restait plus que le son de la voix. La Sibylle de Delphes, ville appelée aussi Pytho, semble avoir donné naissance au nom de Pythonisse. Elle rendait des oracles sur un tré­pied couvert de la peau du serpent Python et, lorsqu'elle était inspirée pat les Dieux, elle entrait en fureur et parlait d'une voix basse et inarticulée. Chez les Anciens, Delphes passait pour être située au milieu de la terre, Jupiter voulant en découvrir le lieu aurait lâché deux aigles qui volaient à la même rapidité dans deux sens différents. Ils se rencontrèrent à Delphes et c'est alors qu'on construisit un temple sur une pierre blanche marquant le nombril de la terre. Dans ce temple, les premiers oracles eurent lieu. On y honorait une divinité invisible qui transmettait à ceux qu'elle « enthousiasmait » ses présages ou oracles. La Sibylle de Dodone, elle, interprétait le son d'une fontaine qui coulait en ce lieu. La légende rapporte qu'une co­lombe qui avait le don de la parole et qui fut donnée à Thèbes par Jupiter, s'échappa de cette ville et vint jusqu'à Epire, dans la forêt de Dodone, où elle s'arrêta, disant aux habitants que Jupiter voulait que ce lieu devint celui d'un oracle. La prêtresse devint la Sibylle qui rendait aussi des oracles en interprétant les sons que produisaient des vases d'airain suspendus autour d'une statue du même métal en s'entrechoquant.

Samos, la Libye et l'Erythrée, avaient aussi des Sibylles d'une grande célébrité. I1 est, d'autre part, fait allusion dans le chant liturgique Dies iræ, au témoignage de la Sibylle annonçant la naissance du Christ : « Teste David cum Sibglla. »

Ce nom de Sibylle était déjà à l'époque de Platon, synonyme de celui de Pythie. Platon lui-même, dans Phèdre, écrit ceci : « Si nous voulions énumérer tous les heureux résultats obtenus par la Sibylle et les oracles en prédisant l'avenir, nous devrions trop nous étendre en rappelant des faits que chacun connaît. » En Grèce, pour obtenir des oracles, on gardait dans des temples des femmes « possédées par Dieu » qui, après avoir, soit absorbé des herbes ayant des vertus spéciales, soit respiré des vapeurs d'ori­gine volcanique, entraient dans un état de transe prophétique. En Béotie, existait aussi un oracle, à Lébade. C'était un homme qui eut une réputation extraordinaire. Il rendait ses oracles après s'être purifié à une source et s'être approché d'un gouffre, ayant dans chaque main des galettes de miel destinées aux monstres infernaux cachés dans ce gouffre. Dès qu'il se pen­chait sur celui-ci, il était précipité dans ses profondeurs, puis rejeté sur la terre, inconscient. A mesure qu'il reprenait ses sens, il énonçait d'une voix gutturale les visions qu'il venait d'avoir, visions prophétiques que des prêtres interprétaient. Un autre homme, qui possédait aussi un sens sibyllin, nommé Calcas ou Calchas, et qui était fils de Thestor, passait pour avoir reçu d'Apollon la science du présent, du passé et de l'avenir. Au siège de Troie, l'armée grecque le prit pour grand prêtre et devin. Ayant vu monter sur un arbre un serpent qui, après avoir dévoré neuf petits oiseaux et leur mère, fut changé en pierre, il prédit que le siège de Troie durerait dix ans. Plus tard, c'est d'après ses oracles que les Grecs, décimés par la peste, purent la faire cesser. Sa destinée, qu'il connaissait, était de mourir dès qu'il rencon­trerait un devin plus habile que lui. Ce destin se réalisa exactement quand il rencontra Mopsus, qui devina des énigmes qu'il n'était pas parvenu à déchiffrer.

Il y aurait encore beaucoup à dire sur les Sibylles et les devins aux-quels l'histoire les mêle. Du point de vue qui nous intéresse, disons en con­clusion que les Sibylles sont des voyantes ou des illuminées. Leurs oracles sont généralement formulés sous une forme tellement incompréhensible que le mot sibyllin a pris dans le langage courant le sens d'indéchiffrable. Prati­quement, ce sont les prêtres qui créaient l'interprétation. Ils prolongeaient de leurs dons de voyance personnels ce que la Pythie n'avait pas formulé ; ils y combinaient aussi des dons politiques si nets que la partialité des oracles sollicités par les chefs militaires et civils éclata et qu'ils finirent par perdre tout crédit. C'est dans un tollé universel que s'abîma l'institution des Oracles sibyllins, après avoir pratiquement commandé aux destinées du monde hellène.

 SIDÉROMANCIE

Divination qui se pratiquait en rougissant un fer sur lequel on jetait un nombre impair de brindilles de paille dont on tirait des présages, selon les étincelles et les figures qui s'y produisaient.

 SIGÉANI

Esprit qui, dans le royaume d'Ava, préside à l'ordre des éléments et lance la foudre et les éclairs.

 SIGNATURE

En Astrologie, l'expression signature planétaire a un sens à peu près équivalent à celle de dominante planétaire. Par ailleurs, la signature est l'ensemble des signes par lesquels un objet, une plante, manifeste ses vertus principielles. La médecine des signatures utilise les vertus correspondant aux signes portés par les plantes, selon un système analogique qui permet de retrouver ces mêmes signes dans les symptômes des maladies. Cette médecine, partie de considérations à la fois fort superficielles en apparence et fort théoriques sur les rapports du microcosme et du macrocosme, a reçu un développement qui l'a progressivement intégrée à la médecine homéopathique, dont elle a été à la fois la base (principe des semblables) et le fil conducteur (analogie). Au sens large, on emploie le mot signature pour exprimer ce qui s'explicite à partir des caractéristiques symboliques des formes (en graphologie, en physiognomonie, etc...). Mais cet emploi est à déconseiller.

 SIGNES

On appelle ainsi tout ce qui signifie, c'est-à-dire tout ce qui comporte un sens dépassant ce qui le constitue effectivement. Par exemple, un signe de tête signifiera « acquiescement », sens qui ne peut se déduire de l'analyse même du mouvement des muscles du cou sans faire appel à un code extérieur. Les symboles diffèrent des signes en ce qu'ils procèdent nécessairement d'une relation analogique et de participation, alors que le signe peut être arbitrairement choisi (ex. : je décide que, lorsque je tirerai un coup de feu, ce sera le signe de l'offensive générale. On dit aussi signal). Le signe procède donc de relations accidentelles ou concertées, et le symbole de relations naturelles. Dans bien des cas, le signe qui a été choisi abstraitement ( l'infini en mathématiques) a aussi une valeur symbolique car l'homme n'est maitre qu'en apparence du choix des signes.

Les mouvements planétaires sont, pour l'astrologue, des signes. Toutes les mancies et une partie de la magie jouent sur les signes. Quant à l'inconscient collectif, il les a répertoriés sous forme de superstitions ou de rites. Pour les Bretons, les intersignes sont des annonces du destin. Pour l'observateur anecdotique de l'actualité, tel fait est un signe des temps. Pour l'occultiste, tout est signe (hélas ! quelque-fois aussi ce qui ne l'est pas). Il y a d'ailleurs des cas embarrassants : quelle que soit l'opinion qu'on adopte sur les prophéties, il faut admettre qu'il est difficile de prévoir avec certitude ce qui se passera mille ans plus tard...

Dans la crypte de la chapelle de l'Escorial (construit par Philippe II) se trouve un caveau réservé aux cendres des rois d'Espagne. Des urnes encastrées dans le mur comme de petits casiers sont là depuis le début de la construction de l'édifice et le premier regard montre qu'il n'est pas possible d'ajouter ni des cases, ni d'en retrancher. Or,et tout le monde peut le voir la dernière case seule reste vide : celle qui attend les restes d'Alphonse XIII. Hasard? « On peut voir, dit P.-V. Piobb, à la basilique Saint-Paul-Hors-les-Murs, à Rome, une série de médaillons où la mosaïque retrace les portraits des papes qui se sont succédé depuis le premier de tous, l'Apôtre saint Pierre. Or, plusieurs médaillons se trouvent: vides : ils sont destinés aux portraits des papes à venir. On n'a qu'à compter combien il y en a de vides à la suite du pape existant au moment où l'on visite cette église remarquable. II y en a autant qu'il en reste, depuis le pape régnant, sur la liste donnée par la prophétie de saint Malachie. » S'agit-il d'un hasard ? Ou bien sont-ce les prophéties qui inspirent les ar­chitectes ?

On peut se poser la même question quant aux pyramides d'Egypte qui, dit-on, recèlent tant de secrets. Mais la question ne se pose plus quand c'est la nature elle-même qui révèle ses signes : que de cette considération significative de la continuité de la série des nombres entiers on en soit arrivé à tenir pour assurée la continuité des corps simples, rien de concerté la signature de la fleur de menthe ait annoncé aux spagyr les propriétés thérapeutiques du menthol, il n'y a non plus rien de voul de rationnel là-dedans. La nature est pleine de signes. Le tout est de les comprendre. Les hommes les reproduisent quelquefois sans les comprendre et le vouloir : cela ne les rend pas plus clairs mais les manifeste. A ce point vue, toute la part involontaire du symbolisme gothique est une véritable mine d'exploitation difficile d'ailleurs, si l'on en juge par les balbutiements confus des exégètes.

 SIGNES MOBILES, FIXES MUTABLES

On appelle  cardinaux ou mobiles, les signes zodiacaux suivants : le Bélier, le Cancer Balance, le Capricorne. Il s'y attache symboliquement le sens de libération, action, commandement. On appelle fixes, les signes zodiacaux suivants : Taureau, le Lion, le Scorpion, le Verseau. Il s'y attache symboliquement le sens de stabilité, dans la bonne et dans la mauvaise acception. On appelle mutables ou cadents, les signes zodiacaux suivants : les Gémeaux, la Vierge, le Sagittaire et les Poissons. Il s'y attache symboliquement le sens de subtilité, adaptabilité, ambiguïté.

 SILÉNES

On donnait ce nom aux satyres lorsqu'ils étaient vieux. On entendait aussi quelquefois par silènes des génies familiers, tels que celui dont Socrate se vantait d'être acompagné.

 SIMONIDE

Un jour qu'il soupait chez un de ses amis, on vint l'avertir que deux jeunes gens étaient à la porte, qui voulaient lui parler d'une importante affaire. Il sort aussitôt, ne trouve personne ; et, dans l'instant qu'il veut rentrer à la maison, elle s'écroule et écrase les convives sous ses ruines. Il dut son salut à un hasard si singulier, qu'on le regarda, parmi le peuple, comme un trait de bienveillance de Castor et Pollux, qu'il avait chantés dans un de ses poèmes.

 SINGES

Ces animaux étaient vénérés en Egypte. Chez les Romains, au contraire, c'é­tait un mauvais présage de rencontrer un singe, en sortant de la maison.

 SIRATH

C'est le nom que donnent les musulmans au pont que les âmes passent après leur mort, et au-dessous duquel est un feu éternel. II est aussi mince que le tran­chant d'un sabre ; les justes doivent le fran­chir avec la rapidité de l'éclair, pour entrer dans le paradis.

 SIRENES

On représente en général les sirènes comme ayant le haut d'un corps de femme, et le bas du corps d'un poisson ; cependant que la tradition la plus ancienne les figurait moitié femmes, moitié oiseaux. En effet, Pline les place parmi les oiseaux et Ovide leur donné des visages de femmes avec des plumes et des pattes d'oiseaux. Ces monstres, dit-on, chantaient avec tant de mélodie qu'elles attiraient les passants puis elles les fai­saient mourir. Dans son voyage, Ulysse dut boucher les oreilles de ses com­pagnons pour les garantir des enchantements des Sirènes ; il se fit attacher en outre au mât de son vaisseau. Le Destin avait prédit aux Sirènes que si un seul passant leur résistait, elles périraient ; aussi, après le passage d'Ulysse, elles se précipitèrent dans la mer où elles furent changées en rochers. On a souvent confondu les Sirènes et les Néréides. C'est en raison de cette confusion qu'on leur a donné une queue de poisson. Les Sirènes, filles d'Aché­loüs et de Calliope, furent, d'après certains auteurs plus récents, métamor­phosées en femmes-poissons après avoir osé défier le chant des Muses, qui leur arrachèrent leurs plumes et s'en firent des coiffures après les avoir vaincues.

La légende n'ôte jamais rien à la légende. Que le charme des oiseaux ou par les oiseaux (l'Oiseau Bleu, le Cygne de Léda, etc...) soit devenu le charme par le poisson peut avoir un sens révélateur de la nature profonde du mythe. Les Sirènes représentent en tout cas le mirage, son danger et son côté séduisant ; c'est le charme de la nature. Quand le charme des forces naturelles échoue, c'est que l'homme l'a érigé en notion (rocher). Elles sont issues d'Achéloüs, fils lui-même de l'Océan, et de Calliope, muse de l'Elo­quence et de la Poésie épique. Or, l'Océan est l'Inconscient universel. Tout le problème pour l'homme est donc, s'il ne veut pas succomber à sa condi­tion, de consciencialiser ces forces (les voir sans les sentir comme firent les compagnons d'Ulysse).

 SISTRE

Plante qui, selon Aristote, se trouvait dans le Scamandre, ressemblait au pois chiche, et avait la vertu de mettre à l'abri de la crainte des spectres et des fantômes ceux qui la tenaient à la main.

 SITTIM

Démon indien, qui habite les bois sous la forme humaine.

 SMYRNE

On dit qu'antérieurement aux temps historiques, une amazone fonda la ville de Smyrne et lui donna son nom, qu'elle n'a jamais perdu.

 SOLEIL

Ce terme, qui désigne un astre, sert à définir analogiquement un processus et un pôle directeur des éléments suivant ce processus. Le processus solaire est caractérisé par une tendance à l'expression en même temps que par une situation de centre. L'astre Soleil chauffe ; il est au centre du système qui porte son nom ; on lui attribue la gloire et le rayonnement. Au niveau humain, le Roi a une situa­tion analogue et participe du même symbolisme. Il entre aussi dans le symbole solaire l'idée d'harmonie, d'effort inapparent, de réserve d'énergie, de centre de synthèse. Tous ces attributs contribuent à faire considérer que la notion de processus solaire s'applique par exemple au geste fort et parfaitement élégant, à la courbe parfaitement équilibrée d'une trajectoire de plongeon, à la majesté du Grand Siècle ; en un mot à tout ce qui rayonne, est harmonieux, puissant, riche de vie sans débordements intempestifs, gé­néreux.

II y a, dans le détail, des correspondances consacrées. L'astrologie a par exemple fixé les attributs classiques du symbole solaire : chaud, sec, masculin, positif, il participe aussi du symbolisme du Lion. Si l'on transpose à l'échelle de l'individu tout ce qui concerne le processus solaire, on retrouve les caractéristiques du type solaire, tel que nous l'avons esquissé dans l'article consacré à la Typologie.

 SOLEIL ( MONT DU )

La chiromancie désigne de ce nom l'éminence qui se trouve à la racine de l'annulaire. Selon la Tradition, plus il est bombé, plus les dons artistiques sont développés. C'est une erreur : bombé, il exprime plutôt une propension à la joie facile, aux arts légers en un mot, à tout ce qui ne comporte pas une pensée profonde. Il est, la plupart du temps, traversé longitudinalement par une ligne dite ligne du soleil. Ferme, large, il indique plus une propension à la joie qu'au bonheur ou qu'au plaisir.

 SOLEIL ( LIGNE DU )

Ligne de la main qui prend naissance soit vers la racette, soit vers le bas de la ligne de vie, soit dans la plaine de Mars, soit sur la ligne de tête, et se dirige vers l'annulaire. Elle correspond à une tendance solaire de tempérament et à une prédisposition aux honneurs. L'interprétation de cette correspondance varie avec le lieu où elle prend naissance et avec les particularités de son trajet.

 SOMNANBULISME

Etat de dédoublement proche de celui qu'on obtient par la suggestion hypnotique, mais qui se produit spontanément. Cet état, bien connu désormais au point de vue clinique, n'offre pas d'intérêt du point de vue des sciences occultes, sauf en ce qu'il aide à comprendre le mécanisme des états hypnotiques.

 SONGES

Il faut distinguer les rêves, phénomène psychique du sommeil n'ayant qu'un intérêt psychologique ou clinique, et les songes du moins dans le sens où ce mot est employé traditionnellement. Encore que le songe ne soit, du point de vue purement classificatoire, qu'un rêve, il y ajoute généralement le privilège de donner, sous forme imagée, un message n'intéressant pas seulement le dormeur et ne pouvant pas s'expli­quer par lui seul. L'antiquité, l'histoire et la Tradition nous ont légué la description de songes célèbres (songe du Pharaon, songe de Booz, songe de Zoroastre, etc...). Les Anciens ont beaucoup insisté sur la distinction des rêves et des songes, sur les procédés à employer pour obtenir les seconds, et Artémidore d'Ephèse, après avoir résumé ces considérations, a même codifié les clefs d'interprétation générales. Il ne faut pas croire que les songes aient été l'apanage de l'antiquité. En bien des pays, et même en Occident, les songes prophétiques sont encore largement pris en considération et à juste titre. Seulement, les recherches de ceux qui se sont consacrés à la question ont mis en lumière que le songe n'avait le plus souvent de valeur qu'autant que le songeur était soumis à la fois à une ascèse morale et physique. Le sommeil n'est même pas nécessaire et les états d'auto-intoxi­cation du jeûne ou d'hétéro-intoxication obtenus par les drogues les plus variées aboutissent aux mêmes résultats.

En fin de compte, il faut penser qu'il en est des songes comme de la voyance. Elle apparaît chez certains sans préparation, chez d'autres après préparation chez les uns en état de conscience et chez les autres quand le mental est endormi. Cette unification n'est pas simpliste : elle se justifie par l'analyse des caractères internes du message et les mécanismes généraux de son idéation. La fièvre de la création artistique, aidée ou non de toxiques ou de jeûne, peut quelquefois aboutir à la création d'oeuvres qui sont de véritables présages (et s'interprètent d'ailleurs selon les mêmes clefs que les songes).

 SORCELLERIE

La sorcellerie est une partie de la magie concernant les sorciers et leurs pratiques. Les sorciers, selon la conception clas­sique, ont fait un pacte avec le diable pour opérer par son secours, des prodiges et des maléfices, pour jeter des sorts, etc. Le sorcier diffère donc des magiciens en ce qu'il est, en quelque sorte, spécialisé dans le mal et, généralement, de moindre dimension. Après le triomphe du Christianisme, l'appellation de sorcier, plus péjorative, désigna conjointement ce dernier et le magicien, toute magie étant, selon Rome, oeuvre du Démon.

La sorcellerie a été, de ce jour, prétexte à toutes sortes de cruautés inspirées d'un opportunisme suspect. On faisait brûler vive sous une accusa­tion facile à inventer et difficile à contredire, toute personne gênante. Parmi les innombrables victimes, à côté de simples d'esprit et de déments irres­ponsables, de philosophes de valeur ayant commis le péché d'intelligence, il faut citer Jeanne d'Arc, Urbain Grandier, la maréchale d'Ancre. Les accu­sés, même lorsqu'ils n'avaient, en fait, aucun pouvoir de sorcellerie, avouaient volontiers avoir assisté au sabbat, ce qui s'explique par les hallucinations procurées par les drogues en usage dans les fausses initiations, notamment le stramonium et le haschich. C'est seulement en 1672 que les tribunaux cessèrent d'admettre les accusations de sorcellerie. Mais la pratique de la sorcellerie a subsisté aussi longtemps que les consciences n'ont pas été libé­rées de l'interdit. Si les tribunaux ont cessé de poursuivre, c'est que les accusations portées devant eux relevaient le plus souvent d'une imagination malveillante alors que les vrais sorciers, et il en existe encore, sont géné­ralement adroits et protégés. D'ailleurs, les choses ont changé de nom : on ne fait plus de sorcellerie, mais de la magie et c'est justifié puisque la sorcellerie n'était qu'une contrepartie de l'oppression exercée par l'Eglise.

Il n'y a pas de différence foncière entre la sorcellerie et la magie. Tou­tefois, cette dernière procède d'une connaissance organisée alors que la pre­mière relève plutôt des petites recettes.

 SORTILEGES

Autre nom donné aux sorts. On emploie aussi le mot sortilège pour désigner les effets de la magie spontanée de la nature (envoûtement par l'écho, sortilège du chant des oiseaux, etc...). Enfin, le sens maléfique est moins marqué dans le sortilège que dans le sort.

 SORTS DES SAINTS

Nom que l'on donnait au Moyen Age à la rhapsodomancie qui était alors pratiquée dans les Saintes Ecritures.

 SORTS PRENESTINS

Dans les temples situés à Preneste et Antium, les prêtres confectionnaient des tablettes couvertes de caractères sacrés et secrets. Par ces tablettes, que désignaient des enfants, l'avenir était dévoilé et interprété par les prêtres, qu'on appelait sortilègues.

 SOUCOUPE

Au lieu de faire parler la table selon les techniques consacrées, on peut aussi utiliser une soucoupe de la façon suivante : sur un guéridon bien lisse (de marbre de préférence), on trace en cadran les vingt-six lettres de l'alphabet ainsi que les mots oui et non ; on retourne alors la soucoupe au milieu du guéridon et chaque opérateur la touche du doigt. La soucoupe se dirige alors vers une lettre, puis l'autre, et compose ainsi les mots formant la réponse à la question posée.

 SOUFFLE

Symboliquement pris pour la vie. Par exemple, Dieu souffle dans les narines d'Adam pour l'animer. Le souffle intervient dans nombre de rites initiatiques dans un sens analogue. Par ailleurs, on sait quelle place tient le respir dans les doctrines hindoues, le souffle étant notre moyen de participation à l'univers. Enfin, l'âme portait en Grèce le nom de pneurna (d'où la pneumatique, ou psychologie).

 SOURCIERS

Les sourciers sont des radiesthésistes possédant une sensibilité élective pour l'eau. Cette sensibilité peut être pure, c'est-à-dire se manifester sans le secours d'aucun appareillage. Elle procure alors un état sui generis qu'a fort bien défini dans un des plus réputés d'entre eux, l'abbé Médéric Brodat : « Lorsque je passe au-dessus d'une source, dit-il, je me sens entrer dans un bain... » Dans la plupart des cas, le sourcier a besoin d'un « support », c'est-à-dire d'un intermédiaire révélant le fonctionnement sensitif en l'occurrence une baguette ou un pendule. Ceux qui sont bien entraînés se servent de n'importe quelle baguette (de n'importe quel bois, ou de deux baleines, ou de deux tiges métalliques, etc...), ou de n'importe quel pendule (d'agate, de métal, de bois, etc...). Ceux que la suggestion enchaîne au respect de l'arsenal traditionnel se servent de la baguette de coudrier. Selon les écoles, elle doit être dégagée de son écorce sur une partie, ou au contraire intacte. On tient les deux branches du V dans les deux mains, la partie jointive de l'instrument se trouvant dardée horizontale-ment devant soi. Passe-t-on au-dessus d'une nappe d'eau ou d'un cours d'eau souterrain, la baguette s'incline et les efforts faits pour la retenir sont impuissants à la maintenir en position horizontale.

On a expliqué la détection à la baguette par une influence de l'eau sur le bois sec ou, plus récemment, par une radiation spécifique de l'eau. Tout cela est gratuit (comme nous l'expliquons à propos de la radiesthésie). D'ailleurs, les sourciers modernes se servent du pendule. D'autres n'utilisent rien, comme les « voyeurs d'eau » dont on cite les cas célèbres de la voyeuse d'eau de Lisbonne, du Provençal Jean Paragen, de la jeune Syrienne Hanne Naïm, êtres pour qui la terre était comme transparente et qui apercevaient l'eau dans ses profondeurs avec une précision visuelle assez déconcertante.

L'art des sourciers est connu depuis la plus haute antiquité.

 SOUAD

Goutte noire, germe de péché, inhérente depuis la chute originelle, au coeur de l'homme, selon les musulmans, et dont Mahomet se vantait d'avoir été délivré par l'ange Gabriel.

 SOUGAI-TOYON

Dieu du tonnerre chez les Yakouts ; il est mis par eux au rang des esprits malfaisants. C'est le ministre des ven­geances d'Oulon-Toyon, chef des esprits.

 SPECTRES

Sorte de substance sans corps, qui se présente sensiblement aux hommes, contre l'ordre de la nature, et leur cause des frayeurs. La croyance aux spectres et aux revenants, aussi ancienne que les sociétés d'hommes, est une preuve de l'immortalité de l'âme, et en même temps un monu­ment de la faiblesse de l'esprit humain, abandonné à lui-même. Olaüs Magnus assure que, sur les confins de la mer Glaciale, il y a des peuples, appelés Pylapiens, qui boivent, mangent et conversent familièrement avec les spectres. Elien raconte qu'un vigneron ayant tué, d'un coup de bêche, un aspic fort long, était suivi en tous lieux par le spectre de sa victime !...

Suétone dit que le spectre de Galba poursuivait sans relâche Othon, son meurtrier, le tiraillait hors du lit l'épouvantait et lui causait mille tourments.

 SPÉCULAIRES

Nom que l'antiquité donnait aux magiciens ou devins qui faisaient voir dans un miroir les personnes ou les choses qu’on désirait connaître.

 SPHINX

Fils de Typhon et d'Echidna, ce monstre avait un corps de femme, une tête de lion ainsi que les pattes du même animal, et des ailes d'aigle. Il vivait sur le mont Cythéron, près de Thèbes, où il avait été envoyé par Junon irritée contre les Thébains, parce que Jupiter avait eu deux enfants d'Alcmé. Le Sphinx proposait une énigme aux passants et il dévorait ceux qui ne l'expliquait pas. Cette énigme consistait à deviner quel était l'animal qui avait quatre pieds le matin, deux à midi et trois le soir. Mais CEdipe décela le sens de cette énigme en y reconnaissant l'homme qui, dans son enfance, au matin de sa vie, se traîne souvent « à quatre pattes », qui, à midi, c'est-à-dire dans la force de l'âge, n'a besoin que de ses deux jambes, mais qui, le soir, c'est-à-dire dans sa vieillesse, est obligé de s'appuyer sur un bâton, comme sur une troisième iambe. L'énigme devi­née, le Sphinx, de rage, se précipita contre un rocher sur lequel il se brisa la tête. Œdipe épousa Jocaste, qui devait être le prix du vainqueur du monstre.

Le Sphinx personnifie le gardien d'un seuil métaphysique au-delà duquel les interdits sont levés (OEdipe, en tant que représentatif du destin de l'hu­manité, franchit le cap de l'interdit de l'inceste. En tant qu'homme, on sait qu'il ne le franchit pas). Mais le sens plus complet de gardien du seuil lui échoit pleinement si on le considère à son origine, aui est égyptienne. En Egypte, ce n'est qu'à titre tout à fait symbolique qu'il garde l'entrée des temples.

 SPIRE

La spire est la figure formée par l'extrémité d'un segment de droite animé d'une rotation autour de son autre extrémité animée elle-même d'un mouvement rectiligne et continu. La spire est l'idéogramme représentant classiquement l'évolution. Tous les phénomènes évolutifs s'inscrivent dans une spire (la végétation, la vie humaine, les grands courants de pensée, etc...). Si on considère la spire en se plaçant dans le prolongement de son axe, elle apparaît comme un cercle ou une ellipse. Sur ce cercle ou cette ellipse, se superposent au même point tous les passages de l'ellipse par une même génératrice. Les rythmes évolutifs vont ainsi pouvoir se figurer sur le cercle par des zones ou des arcs dont l'ensemble reconstitue la circonférence. L'interprétation de ces schémas circulaires relève de l'étude des rythmes et de la Croix.

Dans l'espace, le symbolisme spiral est plus riche puisqu'il restitue la double valeur de la structure et du mouvement, la double origine universelle droite et courbe. Ainsi la représentation spirale est-elle un outil de recherche analogique du plus haut intérêt. Permettant de saisir sur un même axe longitudinal tous les faits correspondant à une même phase du cycle évolutif et au long d'un tour de spire tous les faits qui composent un cycle, elle a les propriétés représentatives du tableau à double entrée inscrit sur cylindre. Au surplus, il ne faut pas accorder au schéma spiral des propriétés métaphysiques qu'il n'a pas : il n'est qu'un procédé figuratif. Il convient notamment de ne pas confondre le schéma spiral et les propriétés remarquables du solénoïde, confusion à partir de laquelle les plus beaux développements littéraires nous ont été offerts, sans intérêt pour personne.

 SPIRITISME

Doctrine dans laquelle il est admis que les individus, à la mort, se dédoublent, et que le double, libéré du corps, peut se manifester aux vivants. Le spiritisme orthodoxe pose pour assuré que les esprits, après avoir erré, se réincarnent, se purifient d'existence en existence jusqu'à un état final heureux témoignant d'un effort moral suffisant. Il dif­fère donc de la métempsychose en ce qu'il croit à la réincarnation sous la seule forme humaine ; mais certaines sectes admettent la continuité à travers les espèces animales ce qui traduit une influence des doctrines orientales. Les Chrétiens, dans certains pays, croient au spiritisme et accommodent selon des systèmes divers la notion de réincarnation avec les notions de paradis et d'enfer. Pour certains théosophes (Leadbeater par exemple), le cycle des existences se poursuit aussi sur d'autres planètes. En un mot, le spiritisme prend des formes assez variées, et aussi quelquefois, dans les pays anglo-saxons en particulier, le nom de spiritualisme. Or, ce mot a, dans le vocabulaire philosophique international, une signification toute différente.

 STEGANOGRAPHIE ou STENOGRAPHIE

Art d'écrire en chiffres ou abréviations, d'une manière qui ne puisse être devinée que par ceux qui en ont la clef. Trithême a fait un traité de stéganographie, que Charles de Bouelles prit pour un livre de magie, et l'au­teur pour un nécromancien. On attribuait autrefois à la magie tous les caractères qu'on ne pouvait comprendre; et beaucoup de gens, à cause de son livre, ont mis le bon abbé Trithême au nombre des sorciers.

 STERNOMANCIE

Divination parle ventre. Ainsi on savait les choses futures lorsque l'on contraignait un démon ou un esprit à parler dans le corps d'un possédé, pourvu qu'on entendît distinctement. C'était ordinai­rement de la ventriloquie.

 STRYGES

C'étaient de vieilles femmes chez les anciens. Chez les Francs, nos ancêtres, c'étaient des sorcières ou des spec­tres qui mangeaient les vivants. Il y a même, dans la loi salique, un article contre ces monstres : « Si une stryge a mangé un homme, et qu'elle en soit convaincue, elle payera une amende de huit mille deniers, qui font deux cents sous d'or. » Il paraît que les stryges étaient communes au Ve siècle, puisqu'un autre article de la même loi condamne à cent quatre-vingt-sept sous et demi celui qui appellera une femme libre stryge ou prostituée. Comme ces stryges sont punissables d'amende, on croit généralement que ce nom devait s'appliquer, non à des spec­tres insaisissables, mais exclusivement à des magiciennes. Il y eut, sous prétexte de poursuites contre les stryges, des excès qui frappèrent Charlemagne. Dans les Capitulaires qu'il composa pour les Saxons, ses sujets de conquête, il condamne à la peine de mort ceux qui auront fait brûler des hommes ou des femmes accusés d'être stryges. Le texte se sert des mots stryga vel masca; et l'on croit que ce dernier terme signifie, comme larve, un spectre, un fantôme, peut-être un loup-garou. On peut remarquer, dans ce passage des Capitulaires, que c'était une opinion reçue chez les Saxons, qu'il y avait des sorcières et des spectres (dans ce cas des vampires) qui mangeaient ou suçaient les hommes vivants; qu'on les brûlait, et que, pour se préserver désormais de leur voracité, on mangeait la chair de ces stryges ou vampires. Quelque chose de semblable s'est vu dans le traitement du vampirisme au XVIII° siècle. Ce qui doit prouver encore que les stryges des anciens étaient quelquefois des vampires, c'est que, chez les Russes, et dans quelques contrées de la Grèce moderne où le vampirisme a exercé ses ravages, on a conservé aux vampires le nom de stryges.

 STYX

Fontaine célèbre dans les enfers des païens.

 SUCCUBES

Démons qui prennent des figures de femmes. On trouve dans quelques écrits, dit le rabbin Élias, que, pendant cent trente ans, Adam fut visité par des diablesses, qui accouchèrent de démons, d'esprits, de lamies, de spectres, de lémures et de fan­tômes. Sous le règne de Roger, roi de Sicile, un jeune homme, se baignant au clair de la lune, avec plusieurs autres personnes, crut voir quelqu'un qui se noyait, courut à son secours, et ayant retiré de l'eau une femme, en devint épris, l'épousa et en eut un enfant. Dans la suite, elle disparut avec son enfant, sans qu'on en ait depuis entendu parler, ce qui a fait croire que cette femme était un démon succube. Hector de Boëce, dans son histoire d'Ecosse , rapporte qu'un jeune homme d'une extrême beauté était poursuivi par une jeune démone, qui passait à travers sa porte fermée et venait lui offrir de l'épouser. Il s'en plaignit à son évêque, qui le fit jeûner, prier et se confesser, et la beauté d'enfer cessa de lui rendre visite. Delancre dit qu'en Egypte, un honnête maréchal-fer­rant étant occupé à forger pendant la nuit, il lui apparut un diable sous la forme d'une belle femme. Il jeta un fer chaud à la face du démon qui s'enfuit.

Les cabalistes ne voient dans les démons succubes que des esprits élémentaires.

 SUCRE

Les Grecs ont à la vérité connu le sucre, mais seulement comme un article rare et précieux, et Théophraste le premier en fait mention. On l'appelait le sel indien. Cependant les Chinois connaissaient déjà l'art de le raffiner. De la Chine le sucre fut porté vers l'Inde occidentale, où il recut le nom qu'il porte encore aujourd'hui, suceur, Parmi les peuples européens du moyen âge ce furent les Portugais qui connurent les premiers le sucre dans les ports de l'Inde.

Les Indiens racontaient des merveilles de la vertu du sucre; ils cherchèrent à induire les Portugais en erreur sur son origine. Mille contes fabuleux avaient couru à ce propos en Europe. Les savants l'appelaient miel de l'Orient. Cependant on objectait qu'on le découvrait dans le miel ordinaire. Les théoriciens répondaient qu'il ne fallait pas s'en laisser imposer par les praticiens, et que ce miel était une espèce de manne qui tombe du ciel en Inde. Il n'y avait rien à opposer à cet argument : la blancheur, la pureté, la suavité extraordinaire de ce remarquable produit, semblaient donner de l'appui à cette assertion.

 SUPPORT D’ENVOUTEMENT

Dans tous les protocoles magiques d'envoûtement, on utilise des accessoires et des objets ayant, avec le but poursuivi, des analogies plus ou moins directes. En Egypte, dès avant la construction des pyramides, les mages utilisaient par exemple des statues de cire auxquelles ils scellaient par exemple la bouche en prononçant des formules impératives, pour paralyser la langue du médisant. Pour obte­nir la santé et l'éternelle jeunesse, on utilisait une laitue qui symbolisait la verdeur du corps et de l'esprit. Le vert avait en général une signification de revitalisation. Un bijou sur lequel étaient gravés quatre piliers servait dans les envoûtements destinés à apporter la stabilité. Chaque pays a un arsenal spécial, mais présentant pourtant une unité remarquable à travers l'espace et le temps. Les peintures rupestres montrent des effigies d'animaux transper­cés de flèches ou de pointes et personne ne doute qu'il ne s'agisse là d'un rite magique d'envoûtement. Des populations primitives d'Amérique Centrale et d'Afrique Centrale utilisent des statuettes de bois, bardées de pointes en tous sens. Au Moyen Age, et jusqu'à nos jours, l'envoûtement emploie tou­jours la statuette de bois ou de cire, ou l'effigie peinte ou dessinée. Sous sa forme la plus simplifiée, elle devient une chandelle ou un morceau de bois, sous sa forme la plus moderne, elle est devenue une photographie. Ce dernier support a même une faveur toute particulière, car la photographie émane directement de la personne elle-même, participe de sa nature, et cons­titue donc un double proprement dit.

Par ailleurs, les expériences de psychométrie montrent qu'on peut aussi retrouver le contact d'une personne par un quelconque objet lui ayant appar­tenu (écharpe, bague, etc...). Aussi les envoûteurs et la croyance populaire qui les inspire utilisent-ils ces objets. En réalité, on préfère les choses éma­nant du sujet de façon plus directe : cheveux, rognures d'ongles, etc... Ces derniers produits servent souvent à des préparations compliquées qui dépas­sent l'envoûtement proprement dit et dont nous ne pouvons donner ici une description même résumée.

 SUPPORT DE VOYANCE

On appelle ainsi tout élément naturel ou artificiel permettant, par une observation suivie, faite dans certaines conditions, de déceler des signes. Le voyant interprète ces signes selon son intuition du moment ou, au contraire, selon un code fixé par la tradition. On en trouvera une nomenclature sommaire en consultant tous les mots se terminant en mancie qui figurent dans le présent Dictionnaire.

 SURVIVANCE

La survivance de l'âme a toujours été une question angoissante pour l'homme. Si curieux que cela paraisse, il a toujours masqué son angoisse par des édifices grandioses (philosophies, religions, occultisme), et il n'a vraiment construit ces édifices que pour échapper à l'angoisse de perdre son Moi, alors qu'il a toujours témoigné beaucoup de désintérêt de la vie dans les combats ! C'est que précisément la vie est moins importante que la survie. On sait que deux théories principales sont en présence dans les solutions les plus courantes du problème : les paradis et les renaissances. Dans l'hypothèse des paradis (doublés d'enfers, de Champs Elysées, de Purgatoires, etc...), l'homme ne repasse jamais oû il a vécu. Toute preuve et tout espoir de preuve échappe donc quant à prouver la survie par le témoignage d'un revenant. Les différentes religions qui optent pour cette solution s'en remettent aux assertions de leurs prophètes et la foi fait le reste. Dans les religions qui optent au contraire pour les réincarnations, les preuves peuvent venir de l'expérience humaine (visite des Esprits, etc...). Nous avons exposé la valeur de ces preuves à propos du Spiritisme et de la Réincarnation.

Quant à la survie temporaire à défaut de survie éternelle elle n'est pas impossible. Certaines expériences, et notamment des photographies, prou-vent que le corps psychique survit au corps physique. D'autre part, les récentes expériences russes de l'Institut de Moscou, sur les réanimations après mort prolongée, devraient et doivent être l'occasion d'observations intéressantes à ce sujet. Toutefois et jusqu'à plus ample informé, les réanimés de la dernière guerre n'ont gardé aucun souve­nir de toute la période qui sépare leur mort de leur résurrection.

 SWASTIKA

Figure symbolique dont on trouve des traces en Perse, en Chine, au Pérou, au Mexique et dans la Rome chrétienne. Elle représente une croix dont chaque branche est recourbée vers la droite. Elle symbolise la force, le dynamisme, la création. On explique sa signification de toutes sortes de façons, notamment à partir de considérations arithmético­géométriques dont le poids semble assez léger. On a voulu y voir aussi le plan de l'Atlantide, tel que l'évoque Platon. En fait, la swastika, inscriptible dans un carré divisé en quatre carré, bénéficie des propriétés mathématiques particulières à cette figure. Quant à la signification qu'on lui accorde, il faut bien plutôt en chercher l'origine dans le fait qu'au symbolisme de la croix, la swastika ajoute le symbolisme dynamique du tourniquet. Le sens senestrogyre que lui accorde la tradition se rattache à toute la symbolique de la droite et de la gauche symbolisme dont on trouve l'explication tant sur le plan de la psychologie individuelle que sur celui de la psycho-socio­logie. En tant que pantacle, la Swastika a une valeur active (alors que l'hexagramme de Salomon, figure close, est statique).

 SYCOMANCIE

Divination qui se pratiquait par l'interprétation du bruit que faisaient les feuilles de figuier agitées par le vent de la nuit. D'autres fois, on inscrivait simplement son nom et des questions sur des feuilles de figuier ; si les feuilles se fanaient rapidement, la réponse était favorable ; elle était défavorable dans le sens contraire.

 SYLPHES

Esprits élémentaires, composés des plus purs atomes de l'air, qu'ils habitent.

L'air est plein d'une innombrable multitude de peuples, de figure humaine, un peu fiers en apparence, dit le comte de Gabalis, mais dociles en effet, grands amateurs des sciences, subtils, officieux aux sages, ennemis des sots et des ignorants. Leurs femmes et leurs filles sont des beautés mâles, telles qu'on dépeint les Amazones. Ces peuples sont les sylphes. On trouve sur eux beaucoup de contes.

SYMANDIUS

Roi d'Egypte, possesseur du grand oeuvre, qui, au dire des philosophes hermétiques, avait fait environner son mo­nument d'un cercle d'or massif, dont la circonférence était de trois cent soixante-cinq coudées. Chaque coudée était un cube d'or. Sur un des côtés du péristyle d'un palais qui était proche du monument, on voyait Symandius offrir aux dieux l'or et l'argent qu'il faisait tous les ans. La somme en était marquée, et elle montait à 131,200,000,000 de mines .

SYRROCHITE

Pierre précieuse dont, au rapport de Pline, les nécromanciens se servaient pour retenir les ombres évoquées.

 

 

 

 

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