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V

 

LE DICTIONNAIRE DES SCIENCES  OCCULTES

 

D'après J.Collin de Plancy

1391 Articles

                                                             

 VAFTHRUDNIS

Génie des Scandinaves renommé pour sa science profonde. Odin alla le défier dans son palais, et le vainquit par la supériorité de ses connaissances.

 VAICARANI

Fleuve de feu que les âmes doivent traverser avant d'arriver aux enfers, selon la doctrine des Indiens. Si un malade tient en main la queue d'une vache, au mo­ment de sa mort, il passera sans danger le fleuve Vaïcarani, parce que la vache, dont il a tenu la queue, se présentera à lui sur le bord du fleuve ; il prendra sa queue et fera doucement le trajet par ce moyen.

 VAMPIRES

Voir article  a paraître.

 VAUDOIS

Hérétiques, sectateurs de Pierre Valdo, qui, égarés par une fausse humilité, se séparèrent de l'Eglise et allèrent bien vite très-loin. Ils niaient le purgatoire et l'efficacité des prières pour les morts. Puis ils re-jetèrent la messe, saccagèrent les églises et les couvents, troublèrent la société par le fanatisme en se mêlant aux Albigeois, et sont comptés parmi les précurseurs de la préten­due réforme.

 VAUVERT

Saint Louis, ayant fait venir des chartreux à Paris, leur donna une habitation au faubourg Saint-Jacques , dans le voisinage du château de Vauvert, vieux manoir bâti par le roi Robert, mais depuis longtemps inhabité, parce qu'il était infesté de démons ( qui étaient peut-être des faux monnayeurs). On y entendait des hurlements affreux; on y voyait des spectres traînant des chaînes , et entre autres un monstre vert , avec une grande barbe blanche, moitié homme et moitié serpent, armé d'une grosse massue , et qui semblait toujours prêt à s'élan­cer, la nuit, sur les passants. Il parcourait même , disait-on, la rue où se trouvait le château, sur un chariot enflammé, et tordait le cou aux téméraires qui se trouvaient sur son passage. Le peuple l'appelait le diable de Vauvert. Les chartreux ne s'en effrayèrent point et demandèrent le manoir à saint Louis; il le leur donna avec toutes ses appartenan­ces et dépendances , et les revenants ni le diable de Vauvert n'y revinrent plus. Le nom d'Enfer resta seulement à la rue, en mémoire de tout le tapage que les diables y avaient fait .

 VEAU D'OR

Le rabbin Salomon prétend que le veau d'or des Israélites était vivant et animé. Le Coran dit qu'il mugissait. Plusieurs rabbins pensent qu'il fut fabriqué par des magiciens qui s'étaient mêlés aux Israélites à la sortie d'Egypte. Hur avait refusé de le taire; et on voit dans les vieilles légendes que les Hébreux, irrités de ce refus, crachèrent si fort contre lui qu'ils l'étouffèrent sous ce singulier projectile.

 VEAU MARIN

Si l'on prend du sang de ce poisson avec un peu de son coeur,et qu'on le mette dans de l'eau , on verra à l'entour une multitude de poissons; et celui qui pren­dra un morceau de son coeur et le placera sous ses aisselles , surpassera tout le monde en jugement et en esprit. Enfin, le criminel qui l’aura rendra son juge doux et favorable.

 VEDAS

Signifie en sanscrit : Connaissance ou Gnose. Aux Indes, il désigne les connaissances sacrées provenant de la Haute Science des Anciens. On y range un certain nombre de livres dont les plus connus sont : le Rig-Veda, ou Livre des Stances, le Sama-Veda, ou Livre des Chants, le Yajur-Veda, ou Livre des Formules sacrificatoires, l'Atharva-Veda, ou Livre de l'Atharvan.

 VELLEDA

Druidesse qui vivait du temps de Vespasien, chez les Germains, au rapport de Tacite, et qui, moitié fée, moitié prophétesse, du haut d'une tour où elle vivait, exerçait au loin une puissance égale ou supérieure à celle des rois. Les plus illustres guerriers n'entreprenaient rien sans son aveu et lui consacraient une partie du butin.

 VENDREDI

Ce jour, comme celui du mercredi, est consacré, par les sorcières du sabbat , à la représentation de leurs mystères. Il est regardé par les superstitieux comme funeste, quoique l'esprit de la religion chré­tienne nous apprenne le contraire, Ils ou­blient tous les malheurs qui leur arrivent les autres jours, pour se frapper l'imagination de ceux qu'ils éprouvent le vendredi. Néanmoins, ce jour tant calomnié a eu d'illustres partisans. François 1er assurait que tout lui réussissait le vendredi. Henri IV aimait ce jour-là de préférence. Sixte-Quint préférait aussi le vendredi à tous les autres jours de la semaine, parce que c'était le jour de sa naissance, le jour de sa promotion au cardinalat, de son élection à la papauté, et de son couronnement.

Le peuple est persuadé que le vendredi est un jour sinistre, parce que rien ne réussit ce jour-la. Mais si un homme fait une perte, un autre fait un gain; et si le vendredi est malheureux pour l'un, il est heureux pour un autre, comme tous les autres jours.

 VENT

Jupiter faisait connaître ses décrets à Rome par le vent. A Dodone, le temple de Jupiter le plus ancien temple dédié à ce Dieu était entouré de chênes. Pour préciser le sens des messages contenus dans le vent, on accrochait dans les chênes des vases de bronze qui s'entrechoquaient. C'était finalement ce bruit qui était interprété par les prêtres du temple. Il est important de noter, au point de vue des correspondances, que le vent ne s'apparente pas au Verseau, comme on le dit généralement, maix aux Gémeaux.

VENTS

Les anciens donnaient à Eole plein pouvoir sur les vents; la mythologie moderne a imité cette fable en donnant une pareille prérogative à certains sorciers.

Il y avait dans le royaume de Congo un petit despote qui tirait des vents un parti plus lucratif. Lorsqu'il voulait imposer un nouveau tribut à son peuple, il sortait dans la campagne par un temps orageux, le bonnet sur l'oreille, et obligeait à payer l'impôt du vent ceux de ses sujets sur les terres desquels tombait le bonnet.

A Quimper, en Bretagne, les femmes qui ont leur mari en mer vont balayer la cha­pelle la plus voisine et en jeter la poussière en l'air, dans l'espérance que cette cérémonie procurera un vent favorable a leur retour. Dans le même pays, une femme ne souffre pas qu'on lui passe son enfant par-dessus la table; si dans ce passage un mauvais vent venait à le frapper, il ne pourrait en guérir de la vie.

 VENUS ( MONT DE )

En chiromancie, on appelle Mont de Vénus le relief formé par l'éminence Thénar. On prétend que plus il est développé en épaisseur, plus le tempérament est chaleureux. En réalité, le Mont de Vénus prend une signification d'ardeur seulement lorsqu'il s'étend largement dans la main, lorsqu'il est non pas épais, mais ferme. En outre, ce signe n'intervient qu'a titre de composante d'un syndrome qui peut exclure toute sensualité. Le Mont de Vénus se termine vers le pouce par un sillon (ou racette du pouce) sur lequel une ou plusieurs îles indiquent une prédis-position à l'érotisme (sous les mêmes réserves que précédemment).

 VENUS

Ce terme, qui désigne une planète, sert à définir analogiquement un processus et un pôle directeur de tout élément suivant ce processus. Le processus vénusien est carac­térisé par son harmonie, sa douceur, son sens interne de l'équilibre sans effort. La Déesse Vénus est à la fois beauté et séduction ; l'attrait de tout ce qui relève du symbole vénusien le définit presque. Ces éléments contri­buent à faire considérer que la notion de processus vénusien s'applique par exemple à la courbe ample et accueillante d'une coupe d'albâtre, à l'atmos­phère douce et chaudement colorée d'un intérieur de bon goût, à la séduc­tion des plages tropicales, etc... En un mot, la notion s'applique à tout ce qui est intimité, charme, harmonie, chaleur vivante.

Il y a, dans le détail, des correspondances nombreuses et consacrées. L'as­trologie a, par exemple, fixé les attributs classiques du symbole vénusien : chaleur, humidité, féminité, passivité, symbolisme qui participe aussi de celui du Taureau et de la Balance. Si l'on transpose à l'échelle de l'individu tout ce qui concerne le processus vénusien, on retrouve les caractéristiques du type vénusien, tel que nous l'avons esquissé dans l'article consacré à la typologie.

 VENUS NOIRE

Une légende rapporte que la pierre nommée Hystérolithe, ou Pierre de la mère des Dieux, que l'on croyait tombée du Ciel, était de couleur noire et de grandeur médiocre. On y voyait une sorte de bouche dont l'apparence a donné lieu au culte de cette pierre. On ne crut pas trouver de symbole plus convenable que cette pierre pour représenter une déesse mère des Dieux et des hommes selon les poètes et selon les philosophes, la nature même, source féconde de tout ce qui existe dans l'univers. Il faut sinon identifier, du moins rapprocher la Vénus noire, de la Vierge noire. La Vierge noire porte d'ailleurs une robe de couleur verte, qui est la couleur de Vénus. La Vénus noire a été appelée Mélénis, ou la Nocturne. Le sens de la nuit ajouté à la simple idée de noir­ceur rappelle, d'autre part, que le monde des ténèbres a sa Vénus, qui n'est autre que Lilith, femme de Satan ou Samaël, le couple déchu Lucifer-Vénus.

 VERBE

Dans la tradition égyptienne, rien n'existe avant d'avoir reçu son nom à haute voix. Le nom prononcé éveillait les forces du Ka, était l'agent de la synthèse de la personnalité. Aussi se servait-on du nom pour toute opération magique bénéfique ou maléfique. Dans la crainte de ce danger, les Egyptiens cachaient généralement leur vrai nom et se faisaient connaître par un surnom. L'invocation du nom mettait l'invocateur en possession de toutes les forces du Dieu Thot, magi­cien par excellence. Mais il fallait que les mots prononcés le soient avec l'intonation juste : le charme du verbe n'agissait qu'à cette condition.

Le verbe, stricto sensu, est le mot qui, dans la phrase, indique l'action c'est-à-dire les rapports relatifs du sujet et des compléments. Le verbe exprime les rapports, c'est-à-dire la structure de l'univers. Plus exactement, le verbe-rapport existe en dehors de nous et bien avant que nous le pensions : il est, analogiquement, le verbe incréé. Dès qu'il apparaît à la conscience claire, c'est-à-dire dès que le rapport préexistant virtuellement dans l'har­monie universelle nous est révélé, dès que nous appréhendons par conséquent cette harmonie universelle, tout se passe pour nous comme si le verbe se mettait à exister : il devient analogiquement le verbe créé.

En soi, le verbe est donc à la fois la substance et la structure de l'univers. C'est pourquoi, analogiquement, il était au commencement. Mais ces rapports constituant le monde ont été vécus par l'homme (et par les animaux et par les choses) bien avant que nous le conceptualisions. Aussi peut-on dire que les ténèbres de l'inconscient ont reçu sa lumière sans l'identifier. Le verbe a été créé le jour où Dieu a malicieusement mis l'arbre de la science à la portée de l'homme. Hélas ; avec notre cerveau à casiers et notre dialectique, le verbe est longtemps resté lettre morte. Il fallait que l'homme en vint à assumer le verbe, qu'il l'absorbât sans analyse et qu'il fit partie de lui-même. Autrement dit, il fallait que le verbe s'incarnât. Hélas ! il ne suffit pas de digérer le verbe une fois pour participer définitivement : il faut nous en nourrir ce que représente la communion chrétienne catholique. A cette condition, nous pouvons retrouver par parti­cipation cet univers fait de rapports harmoniques dont le verbe est à la fois la substance et la structure. Et parce que la substance de l'univers est partout, elle coïncide avec Dieu. Le verbe est donc Dieu.

Certains traducteurs de la Bible préfèrent au mot verbe le mot Parole ( Notamment Luher ). L'idée est la même mais, sous cette forme, elle exprime mieux la vertu orale du mot pour ce que le mot non-écrit ignore « la lettre » et la mort par la lettre. Le mot prononcé, transmis oralement, garde sa vie — et Plotin a formulé à cet égard des choses définitives. Dans certaines régions de Bretagne, au lieu de dire qu'on a baptisé un enfant, on dit qu'on l'a « nommé ».

Tout cet état de choses, qui n'aurait pas d'intérêt en soi, nous explique l'attitude des Anciens devant le mot prononcé (car les Egyptiens ne sont pas les seuls à croire à la vertu du mot et du nom. La magie l'utilise encore de nos jours). Les mots exprimant des choses, c'est-à-dire des rapports définissant les choses, étaient venus oralement du fin fond de l'histoire, puis leur origine se perdait dans la nuit des temps. N'était-il pas valable de présumer qu'en remontant cette filière jusqu'à sa source, on trouverait l'essence des choses, les grandes forces elles-mêmes dont la parole est l'écho lointain? Et l'idée d'utiliser un son semblable, exactement semblable à l'écho pour réveiller par résonance ces forces elles-mêmes, n'est-elle pas toute naturelle ?.

 VERDUN (MICHEL)

Sorcier de la Franche-Comté, pris en 1521, avec Pierre Burgot et le Gros-Pierre. Wiérus a rapporté les faits qui donnèrent lieu au supplice de ces trois frénétiques . Tous trois confessèrent s'être donnés au diable. Michel Verdun avait mené Burgot près du Château-Charlon, où chacun, ayant à la main une chandelle de cire verte qui faisait la flamme bleue, avait offert des sacrifices et dansé en l'honneur du diable. Après s'être frottés de graisse, ils s'étaient vus changés en loups. Dans cet état, ils vi­vaientabsolument comme les loups, dirent-ils.

Burgot avoua qu'il avait tué un jeune garçon avec ses pattes et dents de loup, et qu'il l'eût mangé, si les paysans ne lui eus-sent donné la chasse. Michel Verdun confessa qu'il avait tué une jeune fille occupée à cueillir des pois dans un jardin, et que lui et Burgot avaient tué et mangé quatre autres jeunes filles. Ils désignaient le temps, le lieu et l'âge des enfants qu'ils avaient dérobés. Il ajouta qu'ils se servaient d'une poudre qui faisait mourir les personnes. Ces trois loups­garoux furent condamnés à être brûlés vifs. Les circonstances de ce fait étaient peintes en un tableau qu'on voyait dans une église de Poligny. Chacun de ces loups-garoux avait la patte droite armée d'un couteau.

 VERGE

On donne quelquefois témérairement le nom de verge de Moise à la baguette divinatoire.

Sans doute aussi le lecteur a entendu parler de la verge foudroyante, avec laquelle les sorciers faisaient tant de prodiges. Pour la faire, il faut acheter un chevreau, le pre­mier jour de la lune, l'orner trois jours après d'une guirlande de verveine, le porter dans un carrefour , l'égorger avec un couteau neuf, le brûler dans un feu de bois blanc, en conservant la peau, aller ensuite cher-cher une baguette fourchue de noisetier sauvage, qui n'ait jamais porté fruit, ne la tou­cher ce jour-là que des yeux, et la couper le lendemain matin, positivement au lever du soleil , avec la même lame d'acier qui a servi à égorger la victime et dont on n'a pas essuyé le sang. Il faut que cette baguette ait dix-neuf pouces et demi de longueur, an­cienne mesure du Rhin, qui fait à peu près un demi-mètre. Après qu'on l'a coupée, on l'emporte, on la ferre par les deux extré­mités de la fourche avec la lame du couteau; on l'aimante; on fait un cercle avec la peau du chevreau qu'on cloue à terre au moyen de quatre clous qui aient servi à la bière d'un enfant mort. On trace avec une pierre ématille un triangle au milieu de la peau; on se place dans le triangle, puis on fait les conjurations, tenant la baguette à la main, et ayant soin de n'avoir sur soi d'autre métal que de l'or et de l'argent. Alors les esprits paraissent et on commande     Ainsi le disent du moins les grimoires

 VERSEAU

Le symbo­lisme du Verseau procède de l'universalité, de l'humanité, du courant, de la soudaineté, de l'envergure. C'est le tournant scientifique de la décou­verte des ondes, et c'est l'universalité et la rapidité de ces ondes mêmes. Il n'y a plus de contact avec l'homme, mais seulement avec l'Homme. C'est la machine, dont la portée dépasse ce qu'un cerveau pouvait en attendre ; ce sont les entreprises humaines qui exigent le concours d'une équipe ou d'une collectivité comme ces avions géants modernes qu'un homme ne peut pas concevoir, ne peut pas construire, ne peut pas piloter. Correspon­dances : chaleur, humidité, air, jour, positivité, masculinité, stérilité, violence, danger (grande aventure), hiver. Métal : plomb. Pierres : saphir, perle noire. Parties du corps : les jambes et les chevilles. Planètes : domicile de Saturne et d'Uranus. Le Soleil y est en exil.

 VERVEINE

Plante qui passe pour augmenter et favoriser les dons de voyance. Le voyant tient le rameau de verveine à la main, ou se parfume de verveine, ou boit de l'infusion de cette plante.

 VESPASIEN

On raconte qu'étant en Achaïe avec Néron, il vit en songe un inconnu qui lui prédit que sa bonne fortune ne commen­cerait que lorsqu'on aurait ôté une dent à Néron. Quand Vespasien se fut réveillé, le premier homme qu'il rencontra fut un chi­rurgien, qui lui annonça qu'il venait d'ar­racher une dent à l'empereur. Peu de temps après, ce tyran mourut; mais Vespasien ne fut pourtant couronné qu'après Galba, Othon et Vitellius.

 VÊTEMENTS DES MORTS

Ménasseh-ben-Israel dit que Dieu les conserve. Il assure que Samuel apparut à Saül dans ses habits de prophète; qu'ils n'étaient point gâtés, et que cela ne doit point surprendre, puisque Dieu conserve les vêtements aussi bien que les corps, et qu'autrefois tous ceux qui en avaient les moyens se faisaient ensevelir en robe de soie, pour être bien vêtus le jour de la résurrection.

 VÉTIN

Un moine du neuvième siècle nommé Vétin étant tombé malade, vit entrer dans sa cellule une multitude de démons horribles, portant des instruments propres à bâtir un tombeau. Il aperçut ensuite des personnages sérieux et graves, vêtus d'habits religieux, qui firent sortir ces démons. Puis il vit un ange environné de lumière qui vint se présenter au pied de son lit, le prit par la main, et le conduisit par un chemin agréable sur le bord d'un large fleuve où gémissaient un grand nombre d'âmes en peine, livrées à des tourments divers, suivant la quantité et l'énormité de leurs crimes. Il y trouva plusieurs personnes de sa connaissance, entre autres un moine qui avait possédé de l'ar­gent en propre et qui devait expier sa faute dans un cercueil de plomb jusqu'au jour du jugement. Il remarqua des chefs, des princes et même l'empereur Charlemagne, qui se purgeaient par le feu, mais qui devaient être délivrés dans un certain temps. Il visita ensuite le séjour des bienheureux qui sont dans le ciel, chacun à sa place selon ses mé­rites. Quand Vétin fut éveillé, il raconta au long toute cette vision, qu'on écrivit aussitôt. Il prédit en même temps qu'il n'avait plus que deux jours à vivre; il se recommanda aux prières des religieux, et mourut en paix le matin du troisième jour. Cette mort ar­riva le 31 octobre 824, à Aigue-la-Riche, et la vision de ce bon moine a fourni des matériaux à ceux qui ont décrit les enfers.

 VEU-PACHA

Enfer des Péruviens.

 VIA

Figure de Géomancie, dont le nom français est la route, le nom populaire la voyageuse, et le nom populaire arabe, la voie. Elle symbolise tout ce qui est élémentaire, inorganisé et interminable, ce qui est laborieux, contrarié, instable, lent, la pauvreté, l'itinérance. Correspondances : Eau, Lune.

 VIARAM

Eespèce d'augure qui était en vogue dans le moyen âge. Lorsqu'on rencon­trait en chemin un homme ou un oiseau qui ve­nait par la droite et passait à la gauche, on en concluait mauvais présage ; et au sens contraire heureux augure

 VIDAL DE LA PORTE

Sorcier du seizième siècle, que les juges de Riom condamnèrent à être pendu, étranglé et brûlé, pour ses maléfices, tant sur les hommes que sur les chiens, chats et autres animaux.

 VID-BLAIN

Le plus haut ciel des Elfs.

 VIEILLE

Bien des gens superstitieux croient encore que dans certaines familles une vieille apparaît et annonce la mort de quelqu'un de la maison. Cardan conte que, dans un palais de Parme appartenant à une famille noble et distinguée, on voyait toujours, quand quelqu'un devait mourir, le fantôme d'une vieille femme assis sous la cheminée.

 VILLAIN ( ABBE )

Auteur de l'Histoire critique de Nicolas Flamel et de Pernelle, sa femme, in-12, Paris, 1761, livre assez re-cherché.

 VILLARS ( ABBE )

Littérateur de Limoue, assassiné en 1673 sur la route de Lyon. Il était, dit-on, de l'ordre secret des Rose-Croix. Il a beaucoup écrit sur la cabale, et de manière qu'on ne sait pas très-bien découvrir s'il y croyait ou s'il s'en moquait. On a de lui : le Comte de Gabalis, ou Entretiens sur les sciences secrètes , in-12, Londres, 1742 ; les Génies assistants, in- 12, même année, suite du Comte de Gabalis; le Gnome irréconciliable, autre suite du même ouvrage; les Nouveaux Entretiens sur les sciences secrètes, troisième suite du Comte de Ga­balis

 VIERGE

La symboli­que de la Vierge procède du secret, de l'instinct, du concret, du détail. C'est le calcul à l'échelle de la collection, l'anonymat dans le repli, la vie cachée sous le mental et barrée par le mental. C'est la richesse dans la stérilité. C'est la multiplicité riche et directement inutilisable de la foret vierge aux multiples aspects et au grand secret. C'est la concentration sans synthèse et le détail sans orientation apparente. Correspondances : froid, sécheresse, terre, nuit. Ce qui va paraître au jour. Féminité, stérilité, Vita-lité, beauté, science analytique, été. Parties du corps : ventre et intestin. Métal : mercure. Minéraux : jaspe, silex. Planètes : Jupiter et Neptune y sont en exil et Vénus en chute.

 VIERGE NOIRE

La Vierge noire de l'église Saint-Victor de Marseille a une origine qui ne laisse aucun doute sur sa forme première, qui, de toute évidence, était la statue d'Isis. En l'an 416 de notre ère, un reli­gieux, Jean Cassien, qui venait de passer vingt-cinq années dans les couvents du Liban et d'Egypte, revint à Marseille, d'où il était originaire, en rappor­tant d'Egypte une statue de femme en bois noire. A l'église Saint-Victor, dans les catacombes, il installe cette statue, la débaptise, et instaure le culte de la vierge qui, assez rapidement, se propage en Gaule et y remplace la dévotion d'Isis et de Cybèle. Jean Cassien fut violemment combattu par le Nestorianisme, mais il parvint à faire condamner Nestorius au concile d'Ephèse en l'an 432. A ce même concile, soutenu par de nombreux fidèles du culte déjà très vivace de la Vierge, il se fait reconnaître officiellement par l'Eglise.

Aujourd'hui encore, le 2 février, jour de la Chandeleur, s'ouvre à Saint-Victor, une neuvaine à la Vierge noire. On célèbre l'office dans les catacombes et la tradition est de toucher la robe verte de la statue avec des cierges verts et de ne les allumer qu'ensuite. On y vend des pâtis-series dont la recette est gardée secrète de père en fils et qui se préparent elles aussi dans les catacombes ; elles portent le nom de « Navettes » et affectent très exactement la forme de la barque d'Isis.

A Chartres, où se trouve une Vierge noire, dont le culte se célèbre dans le puits des Saint-Forts, c'est-à-dire dans la crypte de la cathédrale, on pré-tend que cent ans avant la naissance du Christ on y adorait déjà une Vierge noire qui aurait été « celle qui devait enfanter ». Or, il se trouve que l'on vénère aussi à Chartres le voile de la Vierge, seul objet connu que la tradi­tion dit lui avoir appartenu, et qu'on ne peut manquer de mettre en parallèle avec le voile d'Isis.

A Rocamadour, on célèbre un culte à la Vierge noire, statue datant environ du xe siècle. La légende rapporte que Zachée, l'ancien chef des pu­blicains qui, après avoir reçu le Christ dans sa maison, avait donné la moitié de ses biens aux pauvres, serait, après la mort de Jésus, venu jusqu'en Gaule avec Véronique. Ils se seraient tous deux arrêtés dans la région de Bordeaux où Véronique serait morte. De là, Zachée seul serait parti à la recherche d'une région désertique pour y vivre en ermite, et se serait installé dans une vallée rocailleuse. Dans la solitude, il aurait sculpté dans un tronc d'arbre une statue de la Vierge, et aurait fait des miracles dans la région où on l'aurait considéré comme un homme plein d'amour. Après sa mort, on donna aux lieux qu'il habitait le nom de Roc de Saint Amadour. Au moment des guerres de religions, on découvrit sous la principale plate-forme de Rocamadour, un squelette très ancien qui fut brûlé par les pro-testants. On recueillit les cendres qui reposent dans une urne dorée. Au Moyen Age, la fameuse Vierge noire jouissait, en raison des miracles nom­breux qu'on lui attribuait, du privilège suivant : les condamnés qui s'engageaient à venir jusqu'à elle, leurs chaînes aux pieds, étaient, s'ils parvenaient à leur but, relevés de leurs peines. Il en venait de tous pays, et aujour­d'hui encore pendent à Rocamadour des chaînes d'origine hongroise, autrichienne, allemande, espagnole, française, etc... ayant appartenu à des for­çats délivrés par la Vierge noire.

Il n'est pas besoin de rappeler ici dans ses détails, l'histoire de la Vierge noire de Boulogne-sur-Mer, datant de l'an 620 de notre ère, et qu'on prétend être venue de la mer sur une barque de pêche. A Vassirière, dans le Puy-de-Dôme, près du lac de Papin, existe aussi une dévotion très ardente à une Vierge noire. Elle est telle que la Vierge y a un séjour d'été et un séjour d'hiver et que son transport donne lieu à des cérémonies fastueuses. La Vierge noire de Fourvière jouit d'une dévotion toute particulière ; elle est couverte de joyaux inestimables, colliers d'émeraude et de diamant, col­liers de rubis, de corail rouge, etc... ; elle voisine d'ailleurs en parfaite intel­ligence avec la Vierge blanche. Il existe aussi une Vierge noire près du Havre, mais tout porte à croire qu'il s'agit d'une Vierge blanche taillée dans une pierre noire. Toujours est-il qu'on lui attribue le mérite d'avoir arrêté l'avance allemande en 1870  avec l'aide des militaires d'ailleurs. Il existe une Vierge noire à Barcelone, et une non moins authentique à Czetoskowa en Pologne... du moins s'y trouvait-elle, mais elle disparut assez mystérieusement quelque temps avant l'avance allemande en 1940. Malgré toutes les enquêtes et recherches, les envahisseurs ne purent jamais la retrouver, et à l'heure qu'il est, elle n'est pas encore sortie de sa cachette.

Toutes les Vierges noires sont à proximité de l'eau. De celles qui ont été perdues ou détruites ou camouflées... on ne sait rien... On sait pourtant qu'il existe à Chartres une petite Isis sur le socle de laquelle on a gravé une inscription latine à titre de naturalisation. On sait aussi qu'il existait à Paris, dans l'église Saint-Germain-des-Prés ancien temple d'Isis dont date en-core, pense-t-on, le bas de la tour carrée une statue d'Isis. Parce qu'un jour, une femme peu soucieuse de distinctions subtiles, alla prier devant cette statue, l'abbé Bellanger, alors curé de Saint-Germain-des-Prés, la fit mettre en pièces afin de conjurer le sacrilège et éviter le retour de pareils accidents. On ne sait pas quel saint la paroissienne avait cru prier, mais, du point de vue de la hiérarchie mythologique, elle ne risquait guère de se tromper à son désavantage. Bref, c'est au geste justicier de l'abbé Bellan­ger que nous devons de ne plus avoir de statue d'Isis à Paris. Mats comme les pouvoirs civils, avec toute leur naïve sottise, ont le mérite de se laisser porter par les courants collectifs, la barque d'Isis reste dans les armes de la ville de Paris.

 VILLIERS (FLORENT DE)

Grand astrologue, qui dit à son père qu'il ne fallait pas qu'il lui bâtit une maison, parce qu'il saurait habiter en divers lieux et toujours chez autrui. En effet, il alla à Beaugency, de là à Orléans, puis à Paris, en Angleterre, en Ecosse, en Irlande; il étudia la médecine à Montpellier; de là il fut à Rome, à Venise, au Caire, à Alexandrie, et revint auprès du duc Jean de Bourbon. Le roi Louis XI le prit à son ser­vice; il suivit ce prince en Savoie, pour étudier les herbes des montagnes et les pierres médicinales. Il apprit à les tailler et à les graver en talismans; il se relira à Genève, puis à Saint-Maurice en Chablais, à Berne en Suisse, et vint résider à Lyon; il y fit bâtir une étude où il y avait deux cents volumes de livres singuliers, qu'il consacra au public. Il se maria, eut des enfants, tint ouverte une école d'astrologie où le roi Charles Vll se ren­dit pour écouter ses jugements. On l'accusa d'avoir un esprit familier, parce qu'il répondait promptement à toutes questions.

 VIPÈRES

On trouve sans doute encore en Espagne et en Italie de prétendus parents de saint Paul qui se vantent de charmer les serpents et de guérir les morsures de vipères.

 VOIE DU POINT

En Géomancie, la voie du point est une ligne qui relie le juge à une mère ou une fille dont la tête a même parité que lui, en passant par une nièce et un témoin ayant également une tête de même parité. La voie du point peut être bicéphale ou quadri-céphale (lorsqu'elle aboutit à deux ou quatre mères ou filles) ; elle peut aussi « ne pas passer ». Elle traduit la filiation et les différentes causes qui interviennent dans l'affaire pour laquelle la question a été posée.

 VOITURE DU DIABLE

On vit pendant plusieurs nuits, dans un faubourg de Paris, au commencement du dix-septième siècle, une voiture noire, traînée par des chevaux noirs, conduite par un cocher également noir, qui passait au galop des chevaux, sans faire le moindre bruit. Elle paraissait sortir tous les soirs, de la maison d'un seigneur mort depuis peu. Le peuple se persuada que ce ne pouvait être que la voiture du diable, qui emportait le corps. On recon­nut par la suite que cette jonglerie était l'ouvrage d'un fripon, qui voulait avoir à bon compte la maison du gentilhomme. Il avait attaché des coussins autour des roues de la voiture, et sous les pieds des chevaux, pour donner à sa promenade noc­turne l'apparence d'un oeuvre magique.

 VOLET (MARIE)

Vers l'année 1691, une jeune fille, de la paroisse de Pouillet en Bresse, auprès de Bourg, se prétendit possé­dée. Elle poussait des cris que l'on prit pour de l'hébreu. L'aspect des reliques, l'eau bé­nite, la vue d'un prêtre, la faisaient tomber en convulsions. Un chanoine de Lyon un­sulta un médecin sur ce qu'il y avait à faire. Le médecin visita la possédée ; il prétendit qu'elle avait un levain corrompu dans l'es­tomac, que les humeurs cacochymes de la masse du sang et l'exaltation d'un acide violent sur les autres parties qui le compo­sent étaient l'explication naturelle de l'état de maladie de cette fille. Marie Volet fut en­voyée aux eaux minérales ; le grand air, la défense de lui parler du diable et de l'enfer, et sans doute le retour de quelque paix dans sa conscience troublée, calmèrent ses agitemens ; bientôt elle fut en état de reprendre ses travaux ordinaires.

 VOLS ou VOUST

De vultus , figure, effigie. On appelait ainsi autrefois une image de cire, au moyen de laquelle on se propo­sait de faire périr ceux qu'on haïssait; ce qui s'appelait envoûter. La principale formalité de l'envoûtement consistait à modeler, soit en cire, soit en argile, l'effigie de ceux à qui on voulait mal. Si l'on perçait la figurine, l'envoûté qu'elle représentait était lésé dans la partie correspondante de sa personne. Si on la faisait dessécher ou fondre au feu, il dépérissait et ne tardait pas a mourir.

 VOLVAS

"Les Voyantes" ou "Prophétesses" dans la mythologie nordique. C'était le nom donné aux femmes douées du don de prophétie.

Leurs noms évoquent également, dans certaines traductions, leurs rapports avec les "Baguettes", en fait les Runes gravées sur le bois qu'elles employaient pour lire le Destin.

On retrouve la Volva évidemment dans la Völuspà. Notons également que leur savoir était transmis entre femmes ainsi que les chants de pouvoirs qu'elles entonnaient lors de transes rituelles.

 

 

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